L'achat des voix se soldera quand la criminalisation des cas de conflit d'intérêts et d'incompatibilité entre l'Exécutif et le législatif deviendra effective. La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, qui s'exprimait hier à l'ouverture des travaux du bureau politique qui s'est réuni suite à la session ordinaire de son comité central tenue les 8 et 9 janvier dernier a procédé à l'appel des 29 membres du BP. Des membres du bureau manquaient à l'appel. Parmi eux, il y avait des absences excusées et d'autres injustifiées. En plus de Salim Labatcha, chef de file des redresseurs, exclu du parti, on a enregistré des procurations et trois absences injustifiées, tous responsables syndicaux au sein des structures et fédérations de l'Ugta. Il s'agit de Bentouba Ali, de Laghouat, Bouchemal Benamar de Ouargla et du député Boufennara Mohamed, issu de la wilaya de Constantine. Ceux-là ont subi des pressions terribles de la part du secrétaire national chargé de l'organisation à l'Ugta, Tayeb Hmarnia, également membre du comité central du FLN. «Ce dernier et ses semblables exercent des intimidations, des pressions et du chantage sur ces derniers aux fins de les pousser à rejoindre la clique de Labatcha (secrétaire général de la Fédération agroalimentaire de l'Ugta) sous peine de perdre leurs postes de responsables au niveau de ce syndicat lors des prochains congrès des fédérations»,explique-t-elle. «L'attaque menée contre le parti diffère des crises internes ayant secoué les partis de l'opposition, et diffère complètement des coups d'Etat opérés dans des partis du pouvoir, à savoir le FLN et le RND», a-t-elle fait savoir. En réponse aux propos d'Ahmed Ouyahia, elle précise que «le problème du RND diffère de celui du PT car il n'existe aucune divergence interne sur les orientations et la stratégie du parti». «Le PT est à l'abri des dissensions, certes, il peut y avoir des nuances, mais jamais de désaccords au sein du parti dont la direction a été élue par le congrès et non désignée ou imposée d'en haut par le président de la République, à l'image du FLN», ajoute-t-elle. Donc, poursuit-elle, «cette offensive mafieuse contre le parti est totalement extérieure à ses rangs, elle est l'expression violente de la «mafiotisation» de la pratique politique et des institutions car la mafia a pris le dessus en imposant son diktat comme cela s'est produit pour le bureau de l' APN ». A ce titre, elle a affirmé que «le vrai président de l' APN est Tliba (élu sur la liste du FND puis rallié au FLN) qui a offert un bureau à ces mercenaires et Ould Khelifa ferme les yeux et laisse faire». Il avait assuré, il n' y a pas si longtemps, que la mise à leur disposition d'un bureau à l'APN relevait de la fiction, mais en fin de compte, on a mis à leur disposition non seulement un bureau à l'APN, mais aussi un téléphone et un véhicule». «Il s'agit d'abus de biens sociaux au mépris de la Constitution et du règlement intérieur de l'assemblée», affirme-t-elle. «C'est extrêmement grave car dans ce cas, le législateur ou le bureau de l'APN participe au coup d'Etat contre le parti, donc à la destruction du multipartisme dans le but de domestiquer les formations politiques», a-t-elle appuyé. «La mafia ou la 5éme colonne, agit comme un pouvoir parallèle de fait, et terrorise des responsables, à différents niveaux des démembrements de l'Etat», a-t-elle soutenu. Elle a rappelé que «la cabale a été lancée par le secrétaire général du FLN, en utilisant des propos racistes à l'égard des femmes et une violence politique sans précédent». En réalité, dit-elle, «tout en annonçant la fin des hostilités contre le PT, Saâdani a lâché le vice-président de l'APN, Baha Eddine Tliba contre nous». «Avant de passer à la vitesse supérieure qui consiste à impliquer l'Ugta, malgré la démarcation de Sidi Saïd.» «Des menaces de mort ont été aussi proférées contre la première responsable du PT»,confie-t-elle. Elle a déploré le fait que «le ministère de l' Intérieur qui a validé l'exclusion des redresseurs suite à l'étude approfondie du dossier présenté par le PT, lui a notifié à travers son deuxième télégramme que sa décision a été gelée suite à la requête déposée mercredi dernier par certains membres du comité central radiés du parti». Sans accuser ce département, elle indique: «Nous sommes profondément attristés par l'état dans lequel se trouve notre pays aujourd'hui, car il s'agit d'un ministère de souveraineté.» «Le recours est une affaire interne au parti et ne concerne pas le ministère de l'Intérieur», a-t-elle rappelé. Au sujet de la révision constitutionnelle, Mme Hanoune a estimé que «le peuple reste l'unique source de la légitimité et du consensus».