L'opposition, dont une partie est représentée au Parlement, a globalement exprimé son rejet du projet L'opposition parlementaire rejette la nouvelle Constitution qui sera présentée au Parlement, mais peine à parler d'une même voix. Depuis l'annonce par Ahmed Ouyahia des grands axes du projet de révision de la Constitution jusqu'à son dévoilement du document final, beaucoup d'encre a coulé. L'opposition, dont une partie est représentée au Parlement et l'autre non, a, globalement exprimé son rejet du projet. Les uns ont rejeté la forme, les autres le fond, tandis que le reste a rejeté l'idée même de révision de la Constitution. Ainsi, des partis comme le RCD, le MSWP, Jil Jadid, le FJD ont rejeté le projet de révision de la Constitution dans le fond et dans la forme, en lui reprochant d'être aux antipodes de leurs attentes. Le FFS, bien qu'il ne soit pas d'accord avec ces partis qui prônent une transition démocratique négociée avec le pouvoir, a lui aussi rejeté ce projet «dans le fond et dans la forme» en annonçant dans un communiqué laconique mais fort virulent que «tout projet constitutionnel doit refléter le plus large consensus possible, sinon il est voué à l'échec» et que «le projet soumis à l'adoption ne sert pas l'intérêt du peuple algérien et représente une menace pour la stabilité du pays et sa cohésion» parce que, estime-t-on, il s'inscrit en dehors de l'agenda du régime qui ne s'intéresse qu'à sa pérennité». Le parti d'Ali Benflis, Talaie El Houriet, lui, trouve que «la révision de la Constitution est la fausse bonne idée du pouvoir». «Pour moi, le projet de révision constitutionnelle est le prototype de la fausse bonne idée'' et du coup à blanc. La crise de régime a préexisté à ce projet et elle lui survivra malheureusement», nous a déclaré Ali Benflis dans un entretien qu'il a accordé récemment à L'Expression. C'est dire que l'opposition rejette à l'unanimité ce projet même si les arguments brandis et les reproches qui lui sont faits diffèrent d'un parti à un autre. Alors, celle-ci saura-t-elle trouver un consensus sur les termes du rejet de la révision de la Constitution et s'unir pour empêcher son adoption, l'ajourner ou, tout au moins, la délégitimer politiquement et la décrédibiliser, comme elle tente de le faire à travers les déclarations de ses animateurs. Lors de la clôture de la session d'automne, mardi, du Parlement, plusieurs députés de l'opposition, notamment Namane Laouar, Lakhdar Benkhellaf, Ramdane Taâzibt, nous ont dit que leurs partis respectifs sont en train de mener des concertations avec les autres formations politiques afin de dégager une piste d'entente et de trouver le moyen adéquat de prendre une position commune le jour du vote de la révision constitutionnelle. «Pratiquement, tous les partis d'opposition sont contre ce projet. Ce sont les positions des uns et des autres qui varient entre le boycott, l'abstention ou le vote «contre» qui se posent comme option. Nous voulons avoir une position commune pour donner un sens politique fort à notre rejet», nous a expliqué entre autres Lakhdar Benkhellaf, député du FJD. Bien entendu, pour l'heure, excepté l'opposition réunie au sein de la Cltd et de l'Isco qui s'est prononcée, dans un communiqué commun, contre la révision de la Constitution en rejetant carrèment l'idée et avançant, que la «révision de la Constitution doit être l'exception et non la règle» l'opposition reste divisée. En effet, les partis présents à l'APN et au Sénat, à savoir le FFS, le MSP, le FJD, Ennahdha, Al Islam et le PT peinent à se prononcer d'une seule voix. Il est vrai que le jour du vote n'est pas encore arrivé et que les partis, étant toujours en concertation, il est difficile de se prononcer sur ce point. Néanmoins, la sortie publique du FFS et d'Ennahdha qui, bien qu'ils soient en pleines discussions avec leurs pairs, ont déjà rendu publique leur position en faveur du boycott de la séance de vote, laissant entendre que les objectifs politiques des différents partis de l'opposition parlementaire ne sont pas les mêmes. Ce qui fait penser que leur union est fort peu probable.