Les chances de trouver les huit victimes de la traversée de la mort, se minimisent chaque jour un peu plus. En effet, les efforts combinés des éléments de la Protection civile et de la Marine nationale pour tenter de trouver les corps des huit harraga, disparus, depuis trois jours, ne semblent pas aboutir. Rappelons que les prétendants à l'immigration clandestine, au nombre de 14, ont embarqué dans la nuit de lundi à mardi, depuis la plage de Sidi Salem, vers la Sardaigne en Italie, à bord d'une embarcation de fortune. Emportés par l'enthousiasme de vivre sous le soleil européen, les 14 harraga, âgés entre 22 et 37 ans, ont vu leur rêve chavirer avec leur embarcation, qui, au large des eaux territoriales algériennes, et où la clémence des conditions climatiques est de plus en plus houleuse. Sans crier gare, le drame est survenu, faisant cinq rescapés, un mort et huit disparus. L'embarcation en souffrance a été interceptée au large de la plage Segleb, à Oum Tboul à El Kala, wilaya d'El Tarf. A l'arrivée des secours, seuls deux harraga dont le corps, sans vie, du jeune Mouaid Billah, âgé de 22 ans étaient à bord de l'embarcation artisanale. A l'origine du décès du jeune Mouaid Billah, diabétique de son état, son manque en insuline dont, le flacon est tombé à l'eau, lors de la destruction de l'embarcation. Les cinq autres harraga ont été découverts et secourus à plusieurs endroits de cette façade maritime de l'extrême Est du pays. Transférés à l'hôpital de la ville d'El Kala, les rescapés ont reçu les soins nécessaires et ont été auditionnés par les éléments de la gendarmerie d'El Tarf, révélant le nombre exact des harraga à bord de l'embarcation. Aussitôt, une opération de recherche a été engagée par les éléments des gardes-côtes et la Protection civile, usant de grand moyens, dans l'espoir de retrouver des survivants. Mais, jusqu'à la mise sous presse et, trois jours après, les recherches sont restées vaines. Aucun survivant et encore moins un corps n'a été retrouvé. Une situation inquiétante pour les familles des huit candidats aventuriers du grand bleu. Selon une source maritime, les chances de retrouver d'éventuels survivants dans de telles conditions climatiques, notamment en haute mer, relèvent de l'illusion. Mais les recherches se poursuivront le temps qu'il faudra, pour tenter de repêcher les corps pour apaiser la tension et le chagrin des familles. Ces dernières qui, depuis l'annonce de la terrifiante nouvelle, notamment avec le rapatriement du corps du jeune Mouaid Billah, ont perdu tout espoir de revoir leurs progénitures vivantes. Mais tant qu'aucun corps n'a été retrouvé, l'espoir demeure l'unique moyen. Dans ce sillage, on apprend que les familles des huit harraga disparus se sont déplacées à Tabarka, sur la base d'informations faisant état de la découverte de leurs corps par les gardes-côtes tunisiens dans leurs eaux territoriales. Malheureusement, ces informations ont été démenties par nos voisins tunisiens. Par ailleurs, il est à noter qu'à l'origine de ce drame qui a mis en émoi toute la population annabie, serait comme rapporté par les rescapés, la défectuosité du GPS, ce qui a contraint les 14 clandestins à vouloir revenir à la terre ferme. En cours de navigation, l'embarcation s'est écrasée sur des rochers, situation aggravée par les mauvaises conditions climatiques en haute mer. Toutefois, il y a lieu de noter qu'au moment où la famille du jeune Mouaid Billah, habitant de Beni Asker au Pont-Blanc, inhumé mardi, les familles des huit disparus n'espèrent que retrouver les corps des leurs pour pouvoir faire leur deuil.