Les 43 directeurs installés hier auront toutes les prérogatives pour stopper toute action s'inscrivant à contre-courant de la réglementation. Motivé par la volonté de mettre un terme à un déséquilibre financier et un dérèglement constaté dans la gestion des dépenses des résidences universitaires, Rachid Harraoubia a installé, hier, les directeurs des oeuvres universitaires au niveau de 43 wilayas. C'est en quelque sorte une restructuration et une décentralisation de la gestion des oeuvres universitaires. Désormais, les directeurs des cités U s'occuperont uniquement de ce qui se passe à l'intérieur de leur structure, tandis que les directeurs des oeuvres universitaires prendront en charge le volet lié à l'hébergement, la restauration, la bourse et les oeuvres sociales des travailleurs. En d'autres termes, le ministre de l'Enseignement supérieur affirme qu'il est temps «de mettre fin à des comportements frauduleux et illégaux de certains directeurs de cités U». Une conviction qui repose sur le fait que «ces comportements ont conduit droit vers la déstabilisation du milieu universitaire». Le directeur général des oeuvres universitaires (Onou), en l'occurrence M.Lakhdar Belaïz, présent hier à la cérémonie de l'installation des 43 directeurs, avait adopté un ton à la fois ferme et confiant en répondant aux questions des journalistes. A une question de savoir pourquoi des sanctions n'ont pas été prises à l'encontre des directeurs et/ou responsables, le DG de l'Onou dira que «les compteurs ne peuvent être remis à zéro et que désormais les directeurs des oeuvres universitaires auront toutes les prérogatives pour mettre fin à toute démarche s'inscrivant à contre-courant de la législation en vigueur». C'est-à-dire que le premier responsable des oeuvres universitaires veut, en termes plus clairs, tourner la page sans jeter un coup d'oeil sur les précédentes. D'ailleurs, il le dit clairement: «Je ne veux pas revenir en arrière. Car les choses évoluent, les mesures sont des plus claires et les sanctions le sont aussi». Les «comportements illégaux», évoqués par Harraoubia sont le fait même de certains étudiants. «Il existe des étudiants qui sont bénéficiaires, avec la complicité des responsables, de plus d'une bourse et de plusieurs chambres dans différentes cités universitaires», affirme le ministre. Ce dernier est même allé loin: «Les directeurs de cités U décident et incitent à des actions de débrayage illicites». Pis encore, des enseignants vacataires occupent des chambres dans plusieurs résidences universitaires. Sur un ton loin d'être conciliant, le ministre promet, comme en guise de réplique, des sanctions des plus rigoureuses. Selon lui, son département a mis en place une base de données qui remonte à l'année 2002.