Le Yémen en crise politique depuis 2011, subit les affres de la guerre depuis mars 2015 et les frappes de la coalition menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles houthis Le Yémen voit depuis près d'une année la montée en puissance des groupes armés et une crise humanitaire d'envergure, suscitant l'inquiétude des ONG. En proie à une guerre sans fin, la situation au Yémen ne cesse de s'aggraver et de s'enliser loin de l'attention de la communauté internationale, poussant le gouvernement yéménite à faire pression sur l'ONU pour briser le gel et reprendre les négociations dans le but d'appliquer la décision du Conseil de sécurité concernant la crise yéménite. Dimanche, le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères yéménite, Abdelmalek al-Makhlafi, accompagné de sa délégation a discuté avec l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, dans la capitale saoudienne, Riyadh, des étapes introductives pour organiser une nouveau round des pourparlers en application de la résolution 2216 du Conseil de Sécurité concernant la crise yéménite. Au cours de leur rencontre, les parties ont évoqué l'aspect humanitaire et la nécessité d'ouvrir les passages et lever le blocus sur la ville de Taëz pour acheminer les aides humanitaires. Le responsable yéménite a réaffirmé l'engagement et la volonté de son gouvernement de «trouver une solution qui vise à la paix, la stabilité et la sécurité, et se dit prêt à aller de l'avant dans les négociations qu'organisera l'ONU à la date qu'elle veut». De son coté l'émissaire onusien, a souligné qu'il était «important de bien préparer la prochaine rencontre pour en sortir avec des résultats positifs». Des rebelles en lutte contre le gouvernement, des raids menés par une coalition étrangère, des groupes terroristes qui profitent de l'anarchie, des civils pris au piège et des pourparlers de paix au point mort, c'est le résumé de la situation actuelle au Yémen. Soumis à un blocus maritime et aérien de facto imposé par la coalition arabe, le Yémen, pays le plus pauvre et instable de la péninsule arabique, suscite l'inquiétude de plusieurs ONG qui ont tiré le signal d'alarme notamment sur le plan humanitaire. La semaine précédente, l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a tiré la sonnette d'alarme sans, toutefois, être entendue. Selon l'organisme, près de 14,5 millions de personnes dont 1,3 million d'enfants, se trouvent en situation d'insécurité alimentaire et de malnutrition, qui «s'aggrave de jour en jour». De son côté, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a accusé la rébellion de confisquer des vivres et des médicaments, et de bloquer l'aide à la population civile dans la ville de Taëz, commettant ainsi de «sérieuses violations de la loi humanitaire internationale». Pour sa part, l'organisation Médecins sans Frontières (MSF) a également accusé la semaine dernière les belligérants de ne respecter «aucune des règles de la guerre» dans ce conflit qui a notamment vu le bombardement de deux hôpitaux, une clinique et une ambulance au cours des trois derniers mois. Si les négociations entre les belligérants sous les auspices de l'ONU sont au point mort la situation sur le terrain est bien plus différente. Le commandement de la cinquième région militaire a annoncé que la direction de Meydi dans la province de Hodja dans le nord-ouest du Yémen et à 127 km de la capitale Sanaa a été totalement libérée et reprise par les forces de l'armée gouvernementale. L'armée yéménite a réussi dimanche a nettoyé et déminé la zone des explosions plantées par les milices rebelles dans des quartiers et établissements de l'Etat. La reprise de contrôle de cette localité témoigne du succès des militaires et aidera à avancer vers la capitale yéménite, fief de la rébellion. De son côté l'aviation de la coalition arabe a intensifié ses bombardements sur les sites de rebelles et milices Houthis à al-Hadida. Depuis l'implication directe, en mars 2015 d'une coalition arabe à sa tête l'Arabie Saoudite dans le conflit opposant les rebelles Houthis et le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, la crise yéménite a fait quelque 6000 victimes selon un bilan de l'ONU.