Si le Président Bouteflika avait quitté Paris en juin 2000 «les mains vides», Jacques Chirac, qui arrive samedi à Alger, risque également de venir les mains vides. A Alger, on s'interroge sur l'intérêt du déplacement chiraquien qui englobera aussi Tunis et Rabat, tant rien n'a semblé évoluer positivement depuis des mois entre les deux pays. Ambiguïtés, hésitations, volte-face..., la position française à l'égard de l'Algérie a emprunté des chemins sinueux qui se soldent par un bilan maigre en termes de relations politiques, militaires et économiques. Jacques Chirac s'est rappelé, à moins d'une année des élections présidentielles en France, qu'il existe un voisin au sud de la Méditerranée qu'il s'agit de rassurer et de conforter dans ces options, car, hormis des promesses sans lendemain, les principaux points de contentieux algéro-français demeurent insolubles. Cette politique française, basée sur les seules «bonnes intentions», irrite au plus haut point les autorités d'Alger. Les dossiers s'accumulent et Paris ne semble pas prendre très au sérieux le fait que les Algériens sont profondément déçus de leur «politique algérienne» qui ressemble au traitement qu'accorde la France à un pays mineur d'Afrique noire. Paternalisme, moralisme et chantage politique ont fait partie du registre français.