Les Algériens sont les champions d'Afrique du visa Schengen Selon l'Agence européenne Frontex, chargée de surveiller les frontières des pays de l'UE, les Algériens arrivent en tête de liste avec 430.000 visas, suivis par les Egyptiens et les Tunisiens avec 150.000 visas. On est au moins les champions dans quelque chose! L'Agence européenne Frontex révèle que les Algériens sont les champions d'Afrique du visa Schengen. En effet, cette agence chargée de surveiller les frontières des pays de l'UE estime dans son bilan annuel que les Algériens sont les premiers en nombre en Afrique, à avoir obtenu le visa Schengen pour un court séjour en 2015. «Les Algériens sont en tête de liste avec 430.000 visas, suivis par les Egyptiens et les Tunisiens avec 150.000 visas», note cette agence. Ces 430.000 visas n'incluent pas les demandeurs de longs séjours, pour les étudiants et les mariages. Cette politique d'assouplissement de délivrance des visas Schengen pour les Algériens a ainsi donné ses fruits. Il y a moins de «harraga» depuis 2013, particulièrement ceux qui prennent la mer en direction de l'Espagne. Il y a eu 1450 harraga en 2013, dont 390 ont été expulsés vers l'Algérie, en 2014, seulement 950, dont 800 ont été expulsés et en 2015, 380 harraga ont pu atteindre les côtes espagnoles et tous ont été refoulés. Cette diminution s'explique également par la coopération efficace entre les autorités algériennes et espagnoles dans la lutte contre ce fléau.. Mais aussi du fait des conditions de vie qui ont changé dans ces deux pays ces dernières années. Les conditions se sont améliorés en Algérie, alors que depuis la crise financière mondiale de 2008, l'Espagne a du mal à se relever. Le chômage fait rage. Les Espagnols eux-mêmes ne trouvent pas d'emplois, ils travaillent dans ceux qui étaient habituellement réservés aux sans-papiers comme l'agriculture. Le durcissement des politiques européennes en matière d'accueil de migrants n'est également pas étranger à cette baisse. Ce qui fait que la «harga» est devenue trop risquée. Alors les Algériens ont trouvé des méthodes plus «soft» que la barque pour mettre les pieds en Europe. La Turquie où le visa est facile à obtenir est devenue la grande porte d'entrée vers l'Europe. Le «transit» pour le Vieux Continent se fait également par Malte, qui même si elle fait maintenant partie de l'espace Schengen «délivre» plus facilement les visas. D'ailleurs, des soupçons de trafic de visas Schengen pèsent sur l'ex-consul de Malte en Algérie. Cela a même fait réagir la Commission européenne qui a demandé aux autorités maltaises d'enquêter sur les soupçons de corruption sur les conditions d'octroi de visas à près de 7000 Algériens entre mars 2014 et septembre 2015. Les Algériens arrivent également en Europe par l'Italie. Mais cette destination est de plus en plus «boudée» par les Algériens. Car les Italiens ont durci les contrôles. Ce qui fait que 24% des interceptions faites par la police des frontières italienne sont à l'actif des seuls Algériens, représentant 2659 individus arrêtés, en augmentation de 3%. «Sur les 12.933 intrusions à travers l'une des trois frontières, 2730 Algériens se sont vu refuser l'entrée dans l'un des territoires de l'espace Schengen en 2014, en augmentation de 32%, 7786 ont eu une décision d'expulsion, parmi lesquels 2811 par la force», précise cette agence européenne. «Ceci indique que, au même titre que les Marocains, les Algériens ont de plus en plus tendance à traverser la frontière légalement, mais une fois dans l'un des pays de l'UE, ils dépassent la durée légale de leur séjour», ajoute la même source. Les Algériens optent donc désormais plus pour la «harga» que les visas eux-mêmes! Plus de 10.000 de nos compatriotes grillent leurs visas chaque année pour rester en Europe. C'est ce qu'a divulgué un autre rapport de cette même agence (Frontex), intitulé «Annual Risk Analysis 2015». La «harga»: un art qui se sera adapté à son temps...