Une ville assise sur une bombe Les habitants parlent de laxisme, d'intérêts personnels et de mauvaise gestion. D'aucuns n'ignorent que la ville de Hassi Messaoud, le noyau qui représente toute la richesse du pays est assise sur une bombe. Les constructions sont érigées sur des pipe-lines, ce qui constitue un danger gravissime pour la population, d'où la décision de construire une nouvelle ville. Les travaux de réalisation de la ville nouvelle de Hassi Messaoud devaient être lancés avant la fin de l'année 2013. Mais à ce jour, rien n'est bien clair. Un chantier ouvert, mais des travaux à l'arrêt. Les études du projet avec ses différentes consistances, urbaine, industrielle et logistique, avaient été confiées à un groupement algéro-sud-coréen. Finalisé, le dossier a été soumis au gouvernement puis approuvé et les travaux devaient être déclenchés. Finalement, sur les lieux le constat est amer. Qu'est-ce qui bloque le projet? Quelles sont les véritables causes qui empêchent l'émergence d'un tel projet vital? Et qui est à l'origine des obstacles? Les réponses, ce ne sont certainement pas les responsables locaux qui vont les donner. Occupés par d'autres intérêts, ceux-là n'ont même pas le temps de recevoir la presse, sauf pour discuter de généralités qui placent leur image au-devant de la scène. Cependant, les habitants parlent de laxisme, d'intérêts personnels et de mauvaise gestion. Cependant, il est impossible de le prouver, néanmoins on constate de visu que la ville la plus riche de l'Algérie, ou voire la caisse principale du pays est dans un état si lamentable qu'il fait vraiment honte. Aucun lieu de loisir pour les familles et les jeunes, des établissements scolaires à l'image de bâtisses abandonnées, comme le cinéma de la ville qui ressemble à une étable ou encore la prison qui devait être un site historique où avait été incarcéré l'ex-président de la Tunisie, feu Habib Bourguiba, est aujourd'hui à l'abandon. Comment de tels responsables incapables de donner à la ville l'image qui lui convient seront-ils en mesure d'assurer la réalisation du projet relatif à la nouvelle ville? Ce mégaprojet appelé à accueillir une population de 80.000 habitants est projeté sur un délai de 96 mois. Désormais, il faut peut-être multiplier cette durée. Pourtant, l'Etat a mis tous les moyens. Cette nouvelle ville est localisée dans la zone appelée Oued Maraâ, sur une superficie globale de 4483 ha à une portée de 80 km de la ville de Hassi Messaoud, d'un coût de 6 milliards de dollars américains. Dans le projet, on prévoit la construction de quatre quartiers mitoyens avec un taux de population de 20.000 habitants par quartier pour lesquels on prévoit des structures d'accompagnements administratifs, commerciaux et socioculturels. Dire que le projet est coûteux certes, mais qui vaut le coup dans la mesure où ce sont plus de 45 147 habitants qui seront sauvés d'un probable accident qui s'est déjà produit il y a à peine quelques mois quand une fuite de gaz a été signalée et le pipe-line a pris feu. Heureusement que les compétences existent dans la ville sinon une catastrophe inimaginable n'aurait pu être évitée. Pour parler de projet aussi, les citoyens de la région parlent de cet hôtel d'une grande envergure qui est à l'arrêt, pourtant presque fini. Pour ces derniers, il est impossible d'investir dans la région et c'est comme si c'était voulu, pour ralentir le développement économique dans la zone, ou peut-être obliger la population de Hassi Messaoud à quitter les lieux. Les habitants nous ont aussi confié que les résidences VIP destinées aux hauts cadres de Sonatrach ont été cédées à une somme de 4.000.000 DA par les locataires mêmes, aux habitants après leur départ à la retraite. La ville ne dispose pas de terrain de sport, de théâtre ou de lieu de culture, malgré sa richesse. C'est dire que la vie prend fin à Hassi Messaoud comme partout où passe le pétrole.