A Paris, le « Café de la danse », une salle du quartier de la Bastille, accueillera à partir de demain et jusqu'au 8 décembre une belle sélection d'artistes musiciens qui viendront égayer les soirées du Ramadan. A l'affiche des «Belles nuits du Ramadan» nous retrouvons, entre autres, des noms comme Idir, qui fera l'ouverture de ces veillées artistiques, Larbi Dida, connu pour avoir fait partie du groupe Raïna Raï et de l'Orchestre National de Barbès ainsi que l'instrumentiste tunisien Anouar Brahem. Le mini-festival créé en 1977 par Loïc Barrouk, un juif né en France de parents tunisiens, veut rappeler que le Ramadan est, outre une période de jeûne et de prière, un moment de tolérance et d'ouverture entre les religions. Loin de se limiter aux seuls musulmans, le café reçoit un public hétéroclite, curieux de goûter à l'ambiance unique qui caractérise ce mois sacré. Plus de la moitié de l'audience est non musulmane. Le propriétaire a donné à son café une décoration de caravanal pour ajouter à l'exotisme de ces réunion artistiques, ce qui semble être au goût d'un nombre toujours plus grand de visiteurs. Après le coup d'envoi par Idir, les spectateurs pourront faire connaissance, les 2 et 3 décembre, avec le joueur de luth, Anouar Brahem. L'instrumentiste tunisien révèlera, comme il l'a fait dans son dernier album «Astrakan Café», ses tendances et ses penchants pour une communion musicale inter-continentale. Imprégnée des modes de l'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et des Balkans, également inspirée par les mélodies tziganes d'Europe Centrale, la musique de Anouar Brahem séduira certainement. Le 7 décembre, ce sera au tour de Larbi Dida de fouler la scène pour un «bal raï», quelques jours après la prestation d'une autre figure algérienne de la musique. Hasna El Becharia, une chanteuse de Béchar comme son nom l'indique et qui sera au «Café de la danse» le 30 novembre dans le cadre d'une sélection féminine à l'honneur. Celle-ci regroupera la chanteuse marocaine Cherifa, l'Egyptienne Hasna El Mustamassik et, pour la première fois, une chanteuse non africaine, l'Ouzbèke Munadjat Yulchieva. S'accompagnant parfois à la guitare éléctrique, Hasna El Becharia interprète sur des instruments traditionnels une musique bédouine, au rythme de cette partie du désert. La Marocaine Cherifa, née dans le Moyen-Atlas, raconte d'une voix rugueuse, la vie paysanne dans cette région. Hasna El Mustamssik, connue dans les cercles de la musique éléctronique de New York où elle habite, a su se faire un nom en brassant musique arabe, hip hop et jungel. En compagnie d'un musicien cairote, Fathy Salama, un raveur novateur, elle proposera pour la soirée de clôture, un «kouchari»(nom d'un plat populaire égyptien) musical. Ces «Belles nuits du Ramadan» , feront pour la première fois la tournée de la Méditérranée avec quatre escales à Tetouane(Egypte), Tanger, Casablanca et Marrakech.