Selon Abdelmadjid Attar, le problème du gaz de schiste se pose en termes de technologie L'accord entre la Russie et l'Arabie saoudite stabilisera les prix du baril. «L'Algérie continuera à oeuvrer pour rapprocher les points de vue au sein de l'Opep ainsi qu'avec les pays non membres de l'organisation, afin d'aboutir à des solutions consensuelles de réduction de l'offre pétrolière en vue de redresser les prix et stabiliser le marché», tel est l'un des messages qu' a voulu passer le ministre de l'Energie Salah Khebri lors de l'allocution qu'il a prononcée à l'ouverture des travaux de deux jours organisés par l'Association algérienne de l'industrie et du gaz (AIG). L'AIG, organisatrice du 5ème symposium dont les travaux se déroulent, hier et aujourd'hui à Alger, a rassemblé en cette édition quelque 700 participants représentant les professionnels nationaux et étrangers de l'ensemble de la communauté universitaire. Le débat au sein de l'AIG réside dans une profonde réflexion collective entre un besoin croissant d'énergie, un marché complètement déséquilibré et au plus bas et aussi une nécessaire transition vers des ressources plus propres à des modèles de consommation plus performants. Ainsi, le défi, estiment les professionnels, ne peut être que celui de la technologie et de l'innovation. Optant pour ce choix, l'AIG a placé la technologie et l'innovation au centre des débats de cette rencontre placée sous le thème «La technologie, moteur de développement des ressources gazières et de diversification des échanges et des usages». Sollicité par la presse en marge des travaux, Abdelmadjid Attar, vice-président de l'AIG, a énoncé quelques idées quant à la situation du marché énergétique dans le monde en général et en Algérie en particulier. Répondant à un fleuve de questions posées à la fois, Attar, qui a occupé le poste de directeur général de Sonatrach, a souligné de prime abord que «la priorité pour tous est, aujourd'hui, d'améliorer la technologie qui sera coûteuse, et pour ce faire, il faut du temps et des moyens financiers considérables. Se prononçant sur l'exploitation du gaz de schiste, il a indiqué que cette technologie venue d'ailleurs coûte très cher exprimant qu'elle sera un jour ou l'autre à notre portée grâce à de futurs ingénieurs et techniciens. Il répètera que nous n'avons ni les moyens financiers nécessaires ni la technologie de pointe ni les marchés qui pourraient absorber cette production de gaz de schiste dont nous disposons les quatrièmes réserves dans le monde après les Etats-Unis, la Chine et l'Argentine. Insistant sur le fait que le sujet n'était pas à l'ordre du jour de la rencontre, il dira néanmoins que notre priorité est de maintenir la production de gaz en améliorant la technologie pour ce faire. Il ajoutera que «les pays européens ont diminué de 35% l'utilisation de l'énergie fossile (pétrole et houille), aussi, nous est-il nécessaire d'investir dans les technologies nouvelles de production énergétiques comme les renouvelables. Si les autres pays ont des moyens suffisants, financiers notamment, nous disposons de 95% de capacités, ceci grâce à des compétences nationales. Il rappellera qu'il y a eu les révolutions industrielle et agricole dans les années 1970, aujourd'hui les objectifs sont différents et il faut préserver les ressources naturelles comme le pétrole et le gaz. Dans le même ordre d'idées, il précisera que l'énergie solaire fournit 30 à 40% des besoins, le reste étant produit par le pétrole qu'il faut mieux valoriser en priorité. Il fera remarquer par ailleurs que 98% de l'énergie électrique est produite grâce au gaz dont les autres usages doivent être progressifs. Il citera en exemple les Etats-Unis où le secteur des transports collectifs roule au gaz naturel alors que les voitures particulières roulent au gaz comprimé. Chez nous, regrette-t-il, on n'y est pas encore, mais ça viendra, a-t-il espéré. Parlant des décisions de l'Opep en ces moments de turbulences des prix du baril dont la baisse s'accentue, Attar a estimé que cette décision vise à geler la production à un «niveau raisonnable» afin de stabiliser les prix. Attar a par ailleurs supputé que ces prix pourraient «reprendre dans deux à trois mois pour se situer à 40/50 dollars le baril contre les 32/33 dollars actuellement. Ce rebond viendrait de l'accord signé entre l'Arabie saoudite et la Russie, les deux premiers producteurs de brut, qui sont convenus avec le Qatar et le Venezuela au terme d'une réunion à Doha, de geler leur production à son niveau de janvier», rappelle-t-on. Sur l'impact éventuel du retour de la production iranienne sur le marché international, Attar a affirmé que ce pays «ne pourra jamais atteindre le niveau de production promis (après la levée des sanctions internationales)». Ce pays ne pourra pas aller au-delà de 500.000 barils par jour d'ici la fin de l'année, car ses installations nécessitent énormément d'investissements de rénovation» et cela prendra beaucoup de temps et aura un impact négatif direct sur ses capacités de production, a estimé cet ancien P-DG de Sonatrach.