La date du 25 février envisagée pour la reprise des discussions de Genève sur la Syrie n'est pas réaliste, a estimé jeudi l'émissaire des Nations unies, Staffan de Mistura, dans un entretien au quotidien suédois Svenska Dagbladet. «Je ne peux pas de façon réaliste convoquer de nouvelles discussions à Genève le 25 février, mais nous avons l'intention de le faire bientôt», a-t-il déclaré, joint jeudi au téléphone depuis Damas. «Nous avons besoin de 10 jours pour nous préparer et envoyer les invitations. Les discussions (...) peuvent être couronnées de succès si l'aide humanitaire se poursuit et si nous obtenons un cessez-le-feu», a-t-il ajouté. «Nous avons été déçus par le passé, désormais je suis pragmatique et déterminé». Les discussions entre les délégations du régime et de l'opposition syriens avaient été suspendues le 3 février, jusqu'au 25, faute d'avancées après moins d'une semaine d'échanges dans un hôtel genevois. M.de Mistura doit rendre compte mercredi prochain au Conseil de sécurité de l'ONU de ses efforts de médiation. À Munich la semaine dernière, le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) qui rassemble 17 pays et trois organisations multilatérales - dont les Etats-Unis, la Russie, l'Iran, l'Arabie saoudite, la Turquie, l'Union européenne et l'ONU - était parvenu à un accord sur une cessation des hostilités «d'ici à une semaine». Mais les espoirs d'une trêve sont désormais quasi nuls avec la poursuite des bombardements turcs et l'appui aérien accru des Russes au régime syrien. La Turquie a en outre plaidé mardi pour une intervention militaire terrestre avec ses alliés. «Nous avons besoin de vrais pourparlers de paix, pas des pourparlers sur des pourparlers. Maintenant Américains et Russes doivent s'asseoir et se mettre d'accord sur un plan de cessation des hostilités» d'ici au milieu de la semaine prochaine, détaille Staffan de Mistura à Svenska Dagbladet. Il a par ailleurs accusé la Turquie de «tout compliquer» sur le terrain en se mettant depuis quelques jours à bombarder les positions tenues par les combattants des Unités de protection du peuple (YPG) kurdes de Syrie qui ont pris le contrôle de nouveaux territoires proches de la frontière turque. «Tout conflit étendu aux frontières syriennes est susceptible de déraper. Nous ne pouvons nous le permettre», a mis en garde l'émissaire. L'accord de Munich prévoit par ailleurs un accès immédiat aux civils syriens en détresse.