Une lutte en sourdine se déroule entre les partis de l'alliance pour s'approprier le projet de Bouteflika. Réuni en session ordinaire le premier jour de l'année 2005, à l'hôtel Safir, le MSP a appelé à l'accélération de l'amnistie générale. «Le MSP appelle à actionner le choix de la réconciliation nationale et à accélérer l'amnistie générale, ce qui concrétisera l'esprit de tolérance entre tous les Algériens dans le cadre des constantes et des valeurs nationales et du projet de Novembre», a écrit le communiqué final qui a sanctionné les travaux du madjliss echoura du parti de Bouguerra Soltani. Le débat sur l'amnistie générale vient à peine de commencer. Mais il annonce déjà une lutte acharnée entre les partis de l'alliance pour s'approprier ce projet dont le président de la République revendique l'exclusivité. M.Bouteflika entamera sa première sortie, probablement dans ce cadre, à la wilaya de Blida. Le RND par la voix de son porte-parole, Miloud Chorfi, a ouvert le bal de la campagne. Du tac au tac, Abdelaziz Belkhadem, le responsable du FLN, toujours à l'état boiteux, déclare que les chantiers du président, particulièrement la concorde nationale, ne peuvent se faire sans le vieux parti. Et voilà qu'un autre parti de l'alliance, le MSP, emboîte le pas à ses pairs, pour appeler à l'accélération et à l'application de l'amnistie générale. A propos de l'alliance présidentielle, le communiqué du MSP a reconnu tacitement l'existence de difficultés au sein de ce bloc qui a fait plusieurs fois la une des titres de la presse nationale. «Le MSP réitère son attachement au choix de l'alliance et appelle à dépasser les situations conjoncturelles». Le parti de Bouguerra Soltani ne précise pas de quelles difficultés il s'agit mais le mot est lâché: «dépasser les situations conjoncturelles». Toujours aussi «flou» au sujet des amendements du code de la famille, le MSP a appelé dans le même communiqué «le peuple algérien, les institutions de l'Etat et la société civile à prendre ses responsabilités dans la protection du patrimoine civilisationnel de la nation et à parer aux tentatives de dislocation de la société». L'allusion est claire, les propos du MSP le sont moins : il s'agit des amendements du code de la famille. Par ailleurs, le document du MSP a également appelé à l'accélération des réformes financière, bancaire et foncière pour attirer l'investissement national et étranger.