«Une réunion entre les trois chefs des partis de l'Alliance aura lieu avant la fin du mois de février. Il sera question d'amnistie générale.» Nous avons appris de sources concordantes proches du gouvernement qu'« une réunion des trois chefs de partis composant l'Alliance se tiendra avant la fin du mois de février ». Nos sources ajoutent qu'«elle aura lieu en même temps qu'une rencontre de la commission paritaire composée de trois membres de chaque parti de l'Alliance présidentielle». le FLN qui vient de mettre en place ses nouvelles structures devra désigner ses trois éléments pour actionner la commission. Les trois leaders politiques, en l'occurrence Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Soltani devront plancher sur l'amnistie générale, une priorité inscrite au menu de leur contrat et qui devrait être soumise à référendum au courant de cette année. Quant à la commission qui a un rôle technique, celle-ci va réfléchir au dispositif législatif qui régira l'Alliance. La problématique question des collectivités locales sera également à l'ordre du jour. Les membres de ladite commission vont oeuvrer au déblocage de la crise qui mine pas moins de 375 mairies en stand-by depuis des mois. Avec l'entrée du FLN dans la légalité et la fin de la crise dans laquelle il se débattait depuis deux ans, ce dernier est revigoré et soudé, il va amorcer un nouveau virage. Cela permettra surtout l'accélération des réformes et des autres projets qui sont sous le coude. Le FLN pourra ainsi conduire la barque de l'Alliance notamment en ayant les faveurs d'un grand timonier à la barre qui plus est, est le chef de l'Etat. Le vieux parti a signé son grand retour qui est synonyme de déblocage de la crise politique et surtout d'activation de l'Alliance présidentielle. Quant au président de la République, il s'est aligné officiellement les trois grandes principales formations qui composent la classe politique incarnées par le FLN, le RND et le MSP. Après avoir récupéré le dernier carré des pouvoirs qui lui a permis de s'affranchir d'une tutelle et d'une chapelle contraignante en effectuant un remaniement à la tête de l'institution militaire, il vient de réussir presque naturellement, doit-on dire, le coup de force d'agrandir son cercle des soutiens indéfectibles en s'offrant sur un plateau d'argent une nomenklatura politique et pas des moindres. Ce gotha partisan qui s'est rassemblé autour du programme du président va bientôt se réunir pour mettre en branle le «décalogue» du maître du moment dont il fait son cheval de bataille. L'élection du chef de l'Etat à la tête du vieux parti n'est pas, c'est ce qui ressort en substance des positions des trois partis composant l'Alliance, un obstacle à ce triptyque dont on présageait du trépas certain avant que le FLN ne sorte du bout du tunnel. La direction issue du congrès réunificateur est prête à enclencher «sa bataille». Abdelaziz Belkhadem, fraîchement élu SG du FLN, a manifesté son souhait «de travailler de concert avec ses partenaires. Nous voulons, a-t-il précisé, construire une nation moderne qui oeuvre pour la justice et l'équité. Nous serons appelés à travailler avec les autres et reconnaître leurs compétences». Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ses deux alliés étaient présents au congrès «réunificateur» représentés par le chef du gouvernement et le leader du MSP. Belkhadem s'est même adressé à eux dans son discours en leur faisant comprendre implicitement que leur union est un choix mais aussi une nécessité. Les assurances données par le président de la République qui a voulu rassurer ses partenaires dans la missive adressée aux congressistes lors de son plébiscite par ses compères est un élément qui vient conforter la thèse que Bouteflika n'a pas l'intention de renoncer au deal passé avec ses autres associés politiques. Le FLN par la voix de son chef a expliqué que «le fait que la présidence de son parti soit entre les mains du chef de l'Etat ne s'oppose nullement à ses responsabilités et qu'il reste le président de tous les Algériens». Pour le RND, même son de cloche, «le fait que le président ait été honoré par sa famille politique ne pose aucun problème pour nous», a affirmé Ouyahia. Le MSP pour sa part, par la voix de Menasra, cadre du parti, pense que «l'intronisation de Bouteflika à la tête du FLN est un facteur qui donne plus de poids et plus de crédibilité à l'Alliance et qui va insuffler l'impulsion nécessaire pour qu'elle soit effective. Elle verra l'implication du président dans l'amorce des chantiers, dont l'amnistie générale et la réconciliation nationale».