La ville d'Aokas tient à ses arbres Le FFS s'est invité au débat à travers un meeting populaire initié le jour du marché de la ville de Souk El Tenine. L'investissement touristique retenu sur la côte ouest de la wilaya de Béjaïa risque d'être compromis. Présentement, il fait objet d'une large polémique à laquelle se sont greffés les politiques. Et tous dans un élan solidaire, lancent un SOS pour sauver la bande boisée d'Aokas, qui serait, selon les protestataires, menacée. Depuis quelques jours et de manière plus intense, lorsque les investisseurs ont entrepris les travaux, la contestation a pris forme pour devenir rapidement plus intense et permanente. Après le mouvement associatif, notamment de la ville d'Aokas qui s'est montré hostile à la volonté des pouvoirs publics, en organisant deux rassemblements et une marche ponctués par la remise d'une pétition aux responsables locaux et l'interpellation du Premier ministre et les ministres concernés, c'était ensuite au tour du PST, de s'élever, lui aussi, contre ce qu'il appelle «un pseudo-projet d'investissement touristique», qu'il qualifie de «projet de baraquement» porté par une «poignée de particuliers» avec pour conséquence «le bouleversement de l'écosystème local» et au bout, «l'aggravation du phénomène de la montée des eaux de la mer». Hier, le FFS s'est invité au débat à travers un meeting populaire initiée le jour du marché de la ville voisine Souk El Tenine, elle aussi concernée par ces projets de réalisation d'infrastructures touristiques. Sous le slogan «Non à la destruction de notre environnement», en présence des élus locaux et nationaux du parti et des membres du mouvement associatif, Brahim Meziani, sénateur du FFS, a souligné dans son intervention que «nous avons réussi à stopper cette catastrophe» mais, a-t-il averti, «elle peut reprendre à tout moment. Alors mobilisons-nous pour protéger notre wilaya». Visiblement, la réalisation d'hôtels sur la bande boisée du littoral est de la wilaya n'est pas du goût de tout le monde et prend l'allure d'une affaire sérieuse, comme l'ont témoigné plusieurs intervenants. Ali Rabhi, président de l'APW et ancien maire de la localité, n'a pas hésité à comparer les projets inscrits sur cette zone d'expansion touristique à l'initiative de l'exploitation du gaz de schiste de par ce qu'elle apportera comme nuisances à l'environnement. Cela, tout en se gardant d'être contre l'investissement positif. Dans la foulée, et comme pour appuyer leurs arguments, le village touristique de Capritour a été également cité, comme l'une des tares dans l'investissement touristique, par l'un des élus à l'APW. Plus de 15 projets hôteliers sont retenus sur cette bande boisée qui s'étale de la ville d'Aokas jusqu'à Melbou. Les garanties fournies par les pouvoirs publics quant à la replantation de tout arbre arraché ne semblent pas satisfaire les habitants des localités. Et c'est là, le premier défi que le wali de Béjaïa est appelé à relever lui qui a dès son installation insisté pour le lancement de ces projets, en attente depuis des années. Mais on croit savoir que la motivation de la protestation mise en branle, cache des arrière-pensées liées à la qualité des investisseurs, qu'on présente comme des gens «friqués» sans aucune relation avec le métier du tourisme. Une affaire à suivre.