L'Ugta est aujourd'hui l'organisation la plus puissante, la plus structurée et la plus stable du pays Elle n'a pas pris une seule ride quand il s'agit de défendre les acquis des travailleurs. Partenaire social incontournable, affranchi de tutelle politique, un bataillon de 2,1 millions d'adhérents, l'Ugta est aujourd'hui l'organisation la plus puissante, la plus structurée et la plus stable du pays. Une véritable machine qui carbure à plein régime pour produire de la stabilité dans un environnent national et régional électrisés. La Centrale syndicale qui fête aujourd'hui ses 60 ans n'a pas pris une seule ride quand il s'agit de défendre les acquis des travailleurs. C'est sur le terrain de la lutte et au bout d'âpres batailles syndicales qu'elle a arrachées ses galons. Le caractère réaliste et constructif de ses propositions et sa réelle représentativité dans le monde du travail justifient amplement cette prééminence. Si elle ne récuse nullement l'idée d'une ouverture, elle souhaite et demande cependant que cette dernière s'effectue de manière graduelle, ordonnée et surtout conforme à l'intérêt bien compris des parties. C'est parce que l'Ugta ne se trompe pas d'époque. Elle ne cède pas à la passion romantique de la révolution. Elle opte pour la réforme, cette volonté ferme de changer ce qui peut l'être sans recours à la violence, sans se nourrir de chimères. La réforme n'est pas un état violent, mais une action qui mobilise la raison et pas la passion, la justice sociale mais pas les sinistres revanches de l'envie. Mais lorsque la situation sociale l'exige (dégradation des conditions de vie et de travail des salariés, menace sur leurs emplois, fermeture d'entreprises, tentatives de privatisations sauvages...), l'Ugta montre ses crocs et devient intransigeante. Ainsi, tout au long de ces dernières années, l'organisation syndicale a réussi à préserver les droits des travailleurs dans les domaines des salaires, de la garantie de leurs droits lorsqu'ils sont en chômage et de la sauvegarde des emplois au sein des entreprises, grâce à des négociations bipartites ou tripartites au niveau national, sectoriel ou des entreprises. Les services de sécurité en première ligne. Ils ont sauvegardé le caractère républicain de l'Etat et les autres ressorts de la société ont accompli le reste. Il fallait consolider la stabilité sociale, qui n'est pas seulement au plan sécuritaire. Elle est également et surtout au plan social. De ce point de vue, l'Ugta apparaît comme un acteur incontournable pour avoir arraché des acquis sociaux indéniables aux travailleurs. Ce soixantième anniversaire intervient dans un contexte social et économique marqué par une crainte suscitée par la chute des prix du baril. Un thème que le secrétaire général a évoqué dans son discours. Sidi Saïd a assuré à ce propos l'existence d'une «volonté féroce» chez l'Ugta d'«asseoir une nouvelle politique économique nationale fondée sur une intégration de la production nationale». Selon lui, cela nécessite une solidarité impliquant à la fois, le gouvernement, le patronat, la société civile et les travailleurs. «Nous devons protéger notre économie. Booster la production nationale est la solution pour l'émergence économique du pays», a-t-il dit, appelant les parties concernées à émettre, pour ce faire, des «propositions constructives». Sur se terrain, l'Ugta a toujours opté pour le real syndicalisme. Elle s'attaque au fond des choses et non à l'écume. A présent, il n'y a pas une société dans le monde qui n'est pas menacée d'être engloutie par la déferlante d'une crise économique mondiale. Connectées à cette réalité mondiale, les structures de l'Ugta se sont réapproprié ce débat sans complexe quitte même à brouter dans le champ politique. L'Ugta, n'est-elle pas au centre des débats qui agitent le pays et les centaines de milliers de travailleurs qu'elle représente? Aussi, le thème de la mondialisation a été au centre du débat dans les structures de l'Ugta qui s'est mobilisée plus que tout autre acteur socioéconomique, à expliquer et à sensibiliser le monde du travail sur la nature et l'impact de la mondialisation. Une réflexion collective qui s'impose comme un impératif au sein du mouvement syndical algérien. Pour comprendre les mécanismes de fonctionnement de ce phénomène et de mettre en alerte les travailleurs sur les effets pervers sur la société, la Centrale syndicale a organisé de nombreuses rencontres dont le but est de comprendre les mécanismes de fonctionnement. Dans le contexte d'ouverture économique en direction de l'Union européenne ou de l'OMC, l'Ugta opte pour le réalisme.