Dimanche soir, à la fin de l'émission spéciale consacrée à la bataille de Verdun (21 février- 19 décembre 1916), dont on commémore le centenaire, et qui était animée par Marie Drucker, Kamel Mouellef, arrière-petit-fils d'un tirailleur algérien mort au front en 1918, président de l'association «Déni de mémoire» et auteur de deux BD exhumant de l'oubli le sacrifice des soldats nord-africains et africains enrôlés dans l'armée française, lors des deux guerres mondiales, a publié une lettre ouverte sur certains sites français pour pousser un «coup de gueule» contre le silence assourdissant de Marie Drucker et France 2 qui, à l'occasion de l'émission spéciale consacrée dimanche soir à Verdun, ont occulté ce pan entier de l'histoire. Dans sa lettre ce petit-fils d'un Algérien ayant participé aux cotés de la France pour chasser les Allemands s'est dit consterné, et se demandait si on ne prenait pas les Français pour des abrutis. En effet, dans toute sa présentation partielle et partiale, pas une fois Marie Drucker n'a cité les tirailleurs nord-africains et africains, c'est comme si je parlais des camps de concentration sans citer les déportés juifs, a-t-il avancé. Il accuse à ce propos Madame Drucker d'être dans la lignée de Zemmour, BHL et consorts... pour rafraîchir la mémoire à la journaliste de France 2, il a évoqué l'histoire de son arrière-grand-père, Alouache Ahmed Said ben Hadj, mort pour la France le 20 juillet 1918, après avoir combattu vaillamment tout au long de la Première guerre mondiale dans les rangs du 7ème régiment de tirailleurs algériens, avec pour devise «la victoire ou la mort». Sa fiche signalétique atteste de son engagement, au péril de sa vie, en Artois en 1915, en Champagne en 1915, à Verdun en 1915, dans le Soissonnais en 1918, en Picardie en 1918, et dans l'Aisne en 1918, où il est inhumé au cimetière d'Amblény. Il ajoute que le ministre de la Guerre de l'époque, Alexandre Millerand, avait adressé de vives félicitations à ces valeureux soldats issus des troupes coloniales, saluant leur infinie bravoure et endurance: «Disciplinés au feu comme à la manoeuvre, ardents dans l'attaque, tenaces dans la défense de leurs positions jusqu'au sacrifice, supportant au-delà de toute prévision les rigueurs du climat du Nord, ils donnent la preuve indiscutable de leur valeur guerrière», écrivait-il, intarissable d'éloges envers ceux qui allaient être, jusqu'à aujourd'hui, les grands oubliés de l'Histoire. M.Mouellef ajoute que les troupes du Maghreb comptent parmi les plus décorées de la Grande Guerre. Les tirailleurs algériens ont reçu plus de 20% des plus hautes distinctions décernées. Ils ont à jamais marqué les annales de l'armée française, en écrivant les pages parmi les plus glorieuses de son histoire. Au cours de cette interminable guerre des tranchées, qualifiée de «grande boucherie», il a rappelé, encore et toujours, combien leur extraordinaire discipline et courage impressionnèrent en haut lieu et leur valurent de vibrants hommages et d'insignes récompenses. A la fin, M.Moualef invite instamment, Madame Marie Drucker, à se replonger dans ce pan entier de l'histoire qu'elle avez passé sous silence, et à témoigner plus de respect à l'égard de son arrière-grand-père qui donna sa vie pour la France après quatre années d'âpres combats, dans ce qui fut un véritable enfer, ainsi qu'à l'ensemble des Poilus, ses frères d'armes, à moins de verser dans le négationnisme sur le service public de l'audiovisuel, devant tous les contribuables! [email protected]