Les terroristes de plus en plus enhardis Al Najdi menace les pays voisins de la Libye dont il considère qu'ils ne peuvent résister longtemps aux coups de boutoir de l'organisation terroriste: «Vous vous protégez des détonateurs avec des boucliers de bambou, et des flots avec une bouée en bois.» Il est présenté comme le nouveau «commandant de la branche libyenne de l'Etat islamique (EI)» et il affirme que l'organisation extrémiste devient «de plus en plus forte chaque jour» en Libye. Abdoul Kader al Najdi, décrit dans une interview reproduite par la publication islamiste Al Naba. Al Najdi menace les pays voisins de la Libye dont il considère qu'ils ne peuvent résister longtemps aux coups de boutoir de Daesh: «Vous vous protégez des détonateurs avec des boucliers de bambou, et des flots avec une bouée en bois», claironne-t-il, pratiquement au même moment où un groupe de terroristes attaquait la ville tunisienne de Ben Guerdane. La Tunisie, où cette attaque islamiste a fait plus de soixante-dix morts entre lundi et jeudi dernier, vient d'achever une tranchée et une barrière à sa frontière sud pour tenter d'empêcher les infiltrations des terroristes venant de la Libye voisine. Or, c'est lorsqu' a fleuri une polémique autour de l'apathie avec laquelle les autorités libyennes de Tripoli, non reconnues par la communauté internationale, ont laissé les assaillants traverser la frontière pour s'attaquer à Ben Guerdane, que le ministre libyen des Affaires étrangères du gouvernement de Fadjr Libya (Tripoli), Abou Zaâkouk, annonce la mort d'Abou Mouad Al-Tounsi, juge de la branche de l'Etat islamique (EI, Daesh), établi dans la ville libyenne de Syrte, et abattu par les forces de sécurité tunisiennes, lors des affrontements de cette semaine à Ben Guerdane. Rejetant la thèse d' «une certaine presse et de certaines institutions tunisiennes qui veulent faire porter à la Libye toute la responsabilité de ce qui se passe en Tunisie», le ministre libyen des Affaires étrangères (AE) du gouvernement de Tripoli, affirme qu'on ne peut pas «faire porter à la Libye toute la responsabilité de ce qui se passe en Tunisie». La situation problématique qui règne en Libye et les menaces qu'elle représente, bon gré mal gré, pour l'ensemble des pays voisins, en général, et pour la Tunisie et l'Algérie, en particulier, malgré les efforts soutenus au sein de la médiation onusienne pour parvenir à l'installation d'un gouvernement d'union nationale, prennent tout leur relief avec les déclarations du président Barack Obama, jeudi dernier. Dans un entretien accordé au magazine The Atlantic, à travers lequel il expose sa doctrine en matière de politique étrangère, le président américain critique ouvertement l'ancien Premier ministre, David Cameron, et plus encore l'ancien président français, Nicolas Sarkozy, engagés en première ligne contre le régime de Mouammar El Gueddafi. «La Libye est plongée dans le chaos», déplore Barack Obama qui confirme le non-dit de l'offensive de ces deux puissances occidentales, relayée ensuite par l'Otan, et argue de sa conviction d'alors «que les Européens (étant donné la proximité de la Libye) seraient plus impliqués dans le suivi». Tout en reconnaissant en outre que «le niveau des divisions tribales en Libye était plus important que ce à quoi nos analystes s'attendaient», il n'a pas hésité à pointer du doigt les engagements des deux hommes en 2011. «La Libye est plongée dans le chaos», constate le président américain, parce que le président français Nicolas Sarkozy «voulait claironner ses succès dans la campagne aérienne alors que nous avions détruit toutes les défenses antiaériennes» et que le Premier ministre britannique David Cameron était «distrait par d'autres choses». Conséquence de cette intervention: la menace de l'EI concerne à la fois les pays voisins de la Libye et ceux de la rive européenne en Méditerranée. Jeudi dernier, l'armée algérienne a tué trois terroristes dans les environs d'El Oued et récupéré un impressionnant arsenal de guerre dont des missiles Stinger et des RPG-7 (lance-roquettes). La mobilisation des troupes tout au long de la frontière algéro-libyenne est à son plus haut niveau d'alerte, d'autant que durant l'année 2015, l'ANP a tué ou arrêté pas moins de 157 terroristes, certains se prévalant de la branche Jund al Khilafa. C'est dire combien les deux pays voisins que sont l'Algérie et la Tunisie ont toutes les bonnes raisons de s'inquiéter de la situation qui perdure en Libye, où la bonne volonté des parties majeures commence sérieusement à être mise en doute.