«Je m'étonne quand j'entends l'opposition critiquer la politique économique du gouvernement, alors que je n'ai ni entendu ni vu aucun de ses responsables proposer une solution, une alternative. C'est la seule opposition au monde qui ne possède pas de programme.» Le secrétaire général du MPA (Mouvement populaire algérien), Amara Benyounès, réaffirme les positions fondamentales de son parti, lors de la tenue de la 9e session ordinaire du conseil national, hier à Zéralda. Il semble avoir balayé d'un revers de la main toutes les supputations qui commençaient à retentir çà et là, sur son absence de la scène politique et les supposés conflits entre le MPA et le gouvernement. Dans ce sillage, et avant tout propos, Amara Benyounès s'adresse avec véhémence aux partis de l'opposition, et commence par leur rappeler que l'adoption de la nouvelle Constitution couronne une série de réformes que le président de la République avait promis. D'un autre côté et d'une façon claire, le secrétaire général du MPA exhorte les partis de l'opposition sans exception, de ne plus jeter le doute sur les institutions de l'Etat et leur légitimité «le peuple a tranché, le Parlement aussi, il faut arrêter de douter des institutions de l'Etat qui sont restées debout, les échéances électorales sont clairement fixées, pour nous cette attitude ne mène à rien, et nous sommes déterminés à aller au bout du chemin, et nous respectons ces échéances. Il n'y a pas de période de transition, ni d'élections anticipées»précise le SG du MPA et d'ajouter: «L'appel à une période de transition, est un appel pour un coup d'Etat, mais nous savons tous que le peuple aime son président, et ce n'est pas l'Armée nationale qui se dressera contre lui». Sur un plan purement économique, Amara Benyounès estime que la situation est grave et explique que les solutions doivent être d'ordre économique» ce n'est pas le scénario de la crise de 1986, où nous étions fortement endettés, et sans Fonds de régulation des recettes, certes nous avons perdu 70% de nos revenus, mais tous les experts s'accordent à dire que nous avons une marge de manoeuvre de trois ans, le gouvernement est conscient de la gravité de la situation. Il s'agit d'opérer les bonnes réformes», indique Amara Benyounès. Dans le même sens, le SG du MPA, précise que les réformes attendues par son parti, résident essentiellement dans la levée d'obstacles importants pour l'investissement. En premier lieu, régler le problème du foncier industriel, et proposer que chaque secteur gère son foncier. A cela il faut ajouter les réformes nécessaires dans le système bancaire qui demeure anachronique et archaïque, résoudre le problème de la disponibilité de ressources humaines qualifiées, améliorer le climat des affaires en luttant contre le terrorisme administratif et contre le marché informel, considéré comme le cancer de l'économie nationale, selon le SG du MPA. A ce sujet, Amara Benyounès s'exclame de l'attitude de l'opposition et ne manque pas de le dire: «Je m'étonne quand j'entends l'opposition critiquer la politique économique du gouvernement, alors que je n'ai ni entendu ni vu aucun de ses responsables proposer une solution, une alternative. C'est la seule opposition au monde qui ne possède pas de programme, quelle solution propose l'opposition au peuple algérien? Il ne faut pas oublier que les élections législatives de 2017 se baseront sur les programmes des partis, et jusqu'à présent on ne connaît pas celui de l'opposition, mis à part un refus catégorique de toute politique émanant du gouvernement.» Par ailleurs, le secrétaire général du MPA attire l'attention sur la menace sécuritaire aux frontières, qui ne cesse de prendre de l'ampleur, notamment après la prise de la ville de Syrte en Libye par Daesh. Il explique que les prétendus printemps arabes, ne sont que des mises en scène pour permettre à cette organisation sanguinaire d'émerger. A cet effet, Amara Benyounès réitère l'appel à la constitution d'un front uni pour la protection du pays, et appelle toutes les formations politiques à se fédérer autour de ce front. Sur un autre plan, le SG du MPA recentre son discours sur la scène politique et tient à expliquer que son parti n'est pas attelé à d'éventuels remaniements gouvernementaux, ou à une relation particulière avec le président de la République: «Nous sommes un parti de démocratie et de réflexion, nous respectons le processus électoral, il n'y a pas de démocratie sans opposition forte, et pour ceux qui ont pensé qu'après mon départ du gouvernement, le MPA s'éteindrait, je leur dis que nous sommes là, nos réunions et universités d'été ont prouvé notre représentativité, et je leur donne rendez-vous en 2017.» En somme, pour les observateurs, le retour fracassant de Amara Benyounès et du MPA sur la scène politique ne manque pas de symbolique à travers le choix du lieu, et semble faucher l'herbe sous les pieds de l'opposition qui s'apprête dans quelques jours à organiser son congrès.