Ne dérogeant pas à la règle dont les partis au pouvoir en ont fait leur cheval de bataille, le patron du MPA s'attaquera à son tour aux partis de l'opposition les accusant de vouloir «perpétrer un coup d'Etat». La situation économique du pays interpelle Amara Benyounes, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA). Hier, à partir de Zéralda, l'ancien ministre du Commerce est allé jusqu'à critiquer le gouvernement pour le retard qu'il a cumulé à engager des réformes économiques qui, juge-t-il, sont la seule voie de sortie de crise. Intervenant lors de l'ouverture de la session du Conseil national de son parti, Benyounes a affirmé que «le pays attend du gouvernement le nouveau plan économique que devrait présenter le Premier ministre, Abdlemalek Sellal, le mois d'avril». Pour lui, l'équipe dirigeante doit avoir le courage d'engager des réformes radicales. «Si nous n'engageons pas des réformes radicales, structurelles et urgentes, le pays entrera dans une crise majeure économique et financière», a prévenu le président du MPA, avant de déclarer que «le pays est en danger». Amara Benyounes découvre-t-il soudainement les vertus de l'opposition ? Critique mais prudent, Benyounes semble bien maîtriser cet exercice consistant à mêler le pour et le contre. Ainsi, l'ancien ministre du Commerce, se refusant à tout alarmisme, ne doute pas des capacités du gouvernement à faire face à cette conjoncture qui augure pourtant de lendemains incertains. «Le MPA est un parti responsable. Lorsque le gouvernement échoue nous le disons. Lorsqu'il fait de bonnes choses, nous le disons aussi», a-t-il martelé. Benyounes abordera ensuite quelques axes qui, selon lui, doivent impérativement retenir l'attention du gouvernement. Plaidant pour une ouverture plus prononcée en direction des opérateurs privés, il affirmera que «ce n'est pas normal qu'un pays (l'Algérie) qui fait 80 fois le territoire de la Belgique connaisse une crise liée au foncier.» Le problème du foncier est, rappelle-t-on, la première contrainte dont souffrent les opérateurs économiques privés. L'Etat a créé plusieurs zones industrielles mais le problème reste récurrent. Autre problème évoqué par Amara Benyounes, le secteur de l'informel. Pour lui, cette pratique a pris une telle ampleur qu'il est aujourd'hui devenu «un cancer qui ronge l'économie algérienne.» «Le secteur informel représente aujourd'hui une défaillance majeur de notre économie», a-t-il encore déploré. «Coup d'état» La sortie médiatique de Amara Benyounes semble clore une période d'un long silence. Ne dérogeant pas à la pratique dont les partis au pouvoir en ont fait une règle, le patron du MPA s'attaquera à son tour aux partis de l'opposition. Il rappellera ainsi que l'adoption de la nouvelle Constitution est venue couronner une série de réformes engagées par le président de la République. Le secrétaire général du MPA a exhorté dans la foulée les partis de l'opposition de ne plus douter des institutions de l'Etat ainsi que leur légitimité. «Il faut arrêter de douter des institutions de l'Etat qui sont restées malgré tout debout», a-t-il martelé, tout en accusant les partis de l'opposition qui réclament une «période de transition et des élections anticipées» de vouloir perpétrer «un coup d'Etat». «Il n'y aura pas de période de transition ni d'élections anticipées. L'appel à une période de transition est un appel pour un coup d'Etat, mais nous savons tous que le peuple aime son Président, et ce n'est pas l'Armée nationale populaire qui se dressera contre lui», a-t-il conclu.