La Tunisie, l'Algérie et l'Egypte sont en butte à des difficultés pour coordonner leur politique sécuritaire contre Daesh. Des déclarations d'un ministre des Affaires étrangères au gouvernement libyen qui a affirmé que la Tunisie est un exportateur de terroristes et qu'elle a pris seule des mesures sécuritaires sans y associer Tripoli, témoignent des difficultés de coordination sécuritaire en vue de parvenir à une politique de défense commune. Bien sûr, des experts ont catégoriquement démenti ces informations, mais la menace est réelle de voir Daesh étendre son influence et menacer les pays voisins comme ce fut le cas dernièrement en Tunisie. D'ailleurs, pour aborder la crise libyenne, l'Algérie a prioritairement choisi de consolider l'axe Alger-Tunis et de coordonner ses initiatives de sortie de crise avec un partenaire politiquement stable. «La sécurité de la Tunisie et de ses frontières est celle de l'Algérie et la sécurité de l'Algérie et de ses frontières est celle de la Tunisie», a même déclaré jeudi, à Alger, le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui. Le ministre a confirmé l'existence d'une coopération dense entre les services de sécurité des deux pays. Il y a, a-t-il déclaré, une coordination sécuritaire permanente entre l'Algérie et la Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme. De son côté, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, a indiqué que la situation en Libye est préoccupante et que les dangers qui la guettent font qu'il aspire à un consensus dans les plus brefs délais sur la formation d'un gouvernement d'union nationale qui siège à Tripoli et qui aura à gérer l'étape de transition, à relever les enjeux politiques, sécuritaires et à lutter contre le terrorisme. Messahel a salué le rôle central du Mécanisme des pays du voisinage libyen qui a appuyé lors de sa 7ème réunion tenue le 1er décembre 2015 à Alger le processus politique onusien et affirmé son rejet de toute forme d'ingérence étrangère dans les affaires internes de la Libye. Ainsi, la Tunisie et l'Algérie ont signalé qu'elles collaborent toujours avec toutes les autorités officielles libyennes et qu'elles restent dans une position de stricte neutralité vis-à-vis des affaires internes de la Libye. Elles ont ajouté que le terrorisme est une épidémie qui s'est propagée dans de nombreux pays et que le terrorisme existe aussi en Libye ce qui a provoqué des troubles et des attaques à Ben Guerdane. On rappelle qu'un communiqué conjoint des ministères de l'Intérieur et de la Défense émis le 10 mars a fait état des opérations dans la région. Le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daesh) a voulu étendre son contrôle sur le territoire de la Libye, indique un rapport d'experts de l'ONU publié jeudi. Il y a aussi l'Egypte qui est consciente du danger que représente la crise libyenne et l'extension du groupe Etat islamique pour les pays voisins et la région, a affirmé le chef de la diplomatie Sameh Choukri. Tous veulent un gouvernement stable en Libye pour mieux cordonner leur lutte contre le terrorisme.