Le campus d'Aboudaou de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa abrite depuis samedi et durant trois jours (12 au 14 mars en cours) un Colloque scientifique international sur la confection de dictionnaires monolingues amazighs. Un colloque qu'organise le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) en collaboration avec le laboratoire d'aménagement et d'enseignement de la langue amazighe (Laela) et l'université de Béjaïa, sous le patronage du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et du wali de la wilaya de Béjaïa. Les travaux de ce colloque ont été ouverts par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Tahar Hadjar en présence du wali de Béjaïa, Ould Salah Zitouni, du recteur de l'université M.B. Saïdani et le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité Si Hachemi Assad. «L'intérêt de la confection des dictionnaires monolingues amazighs consiste à unifier cette langue riche en dialectes, comme première étape importante afin de permettre son ancrage dans le système éducatif, universtaire, dans les médias et bien évidemment dans les différentes institutions de l'Etat à l'ère de son officialisation», a déclaré le ministre de l'Enseignement supérieur dans son allocution d'ouverture des travaux de ce colloque. De son côté, le premier responsable du HCA estime qu'«il est important pour le HCA de mettre en synergie les compétences et préparer l'assise de l'académie de la langue amazighe qui ne peut être qu'un instrument d'accompagnement des autres institutions oeuvrant pour la promotion et le développement de tamazight, d'où la présente initiative visant la confection de dictionnaires monolingues amazighs». En effet, la confection de dictionnaires, monolingues amazighs notamment, s'inscrit dans la problématique de l'introduction de la langue amazighe dans l'enseignement, les médias, son accession à des domaines de communication nouveaux, la prolifération de néologismes induite par ce statut inédit. De ce fait, ce nouveau statut qui sollicite un aménagement urgent de son corpus, à l'instar de la confection d'un dictionnaire monolingue, veut répondre aux besoins de l'apprenant et de l'usager amazighophones afin de leur permettre de développer leurs ressources linguistiques. Dans ce colloque sont prévues quelque 36 communications et la tenue de deux ateliers prometteurs. Le premier atelier se propose, à travers un panel d'experts, à expliquer comment arrimer tamazight aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. Quant au second atelier, il débattra du cadre organisationnel et du fonctionnement d'un premier centre de recherche en langue et culture amazighes qui ouvrira ses portes à la rentrée universitaire prochaine. Pour Nora Tigziri du laboratoire Laela, «deux raisons majeures nous ont poussés à prendre part à cette initiative du HCA: «La première est relative à la lexicographie et la deuxième est liée à l'officialisation récente de la langue amazighe qui nous interpelle et nous incite à préparer des outils dont les dictionnaires pour faciliter l'apprentissage de la langue aux apprenants ainsi qu'au grand public». Après les usages protocolaires, place au colloque qui a entamé ses travaux par un premier axe de la première séance relatif à l'histoire de la lexicographie, modéré par Allaoua Rabhi, maître de conférences en littérature amazighe à l'université de Béjaïa. Le deuxième axe à traité de l'unité de traitement lexicographique.