Les travaux du colloque international sur la Confection des dictionnaires monolingues de la langue amazighe se sont poursuivis dimanche à Béjaïa par l'animation de conférences scientifiques et deux ateliers sur l'exploitation de l'outil informatique dans la lexicographie amazighe et la prochaine création d'un centre de recherche sur la langue amazighe à l'Université de Béjaïa. Lors de ce colloque organisé conjointement par le HCA, l'Université d'Abderrahmane Mira et le Laboratoire d'Aménagement et d'Enseignement de la Langue Amazighe(LAELA, Tizi-Ouzou), il a été relevé la participation d'experts nationaux et étrangers venus notamment du Maroc, la France et la Suisse. La conférence de Mr. Philippe Martin, professeur de linguistique à l'Université de Paris (Diderot), s'est axée sur une nouvelle approche dans l'élaboration de dictionnaires amazighs multimédia en se basant sur ce qui est appelle la lexicophonie qui consiste à intégrer systématiquement la prononciation des mots dans un contexte dans les dictionnaires multimédias, ce qui faciliterait considérablement l'apprentissage de cette langue qui est essentiellement orale. Mme Noura Tigziri, professeure au Département de Langue et Culture amazighs de Tizi-Ouzou, a présenté, lors de sa conférence, la Base de données numérique de la terminologie de spécialité en tamazight qui a été développée par le LAELA. Cet outil qui est toujours en construction au niveau de l'Université de Tizi-Ouzou, a pour objectif de remédier au problème de l'éparpillement des termes techniques amazighs dans divers ouvrages de référence en les collectant dans une base de données centralisée gérée par des experts. Cet outil scientifique qui sera disponible sur un site web aura également un espace utilisateur qui permettra au grand public d'avoir accès à tous les termes intégrés et validés dans ce dictionnaire terminologique. Mme Tigziri a ajouté que tous les termes de ce dictionnaires seront traduits en arabe, en français ainsi qu'en anglais. La journée du dimanche a également été marquée par deux ateliers auxquels ont pris part des experts ainsi que des chercheurs indépendants et des informaticiens. Le premier, intitulé l'apport de l'informatique dans la confection des corpus, a mis l'accent sur la nécessité de mettre les corpus textuels disponibles en format numérique (ensemble des livres publiés en amazigh) à la disposition des informaticiens qui travaillent actuellement sur les bases de données de langue amazighe. Le deuxième atelier a concerné l'identification et l'organisation d'unités de recherche dans le cadre du démarrage prochain du centre de recherche en langue et culture amazighes à l'Université de Béjaïa. De nombreuses recommandations ont été faites au termes des deux ateliers, dont, notamment, la proposition de mettre le corpus de langue amazigh de l'ensemble des publications du HCA à la disposition des chercheurs.