Le recteur de l'université d'Alger organisera, aujourd'hui, une conférence de presse. Une semaine après les événements qu'a connus l'Institut des sciences de l'information et de la communication, la tutelle semble enfin revenir à de meilleures intentions. C'est ainsi qu'une réunion extraordinaire est prévue pour aujourd'hui, afin de se pencher sur la vague de violence qui regagne l'université. Cette rencontre qui sera présidée par le recteur de l'université d'Alger, M.Tahar Hadjar, sera suivie d'une conférence de presse. Le conférencier aura certainement à s'expliquer sur cette affaire. L'intervention musclée des forces de l'ordre, durant la nuit du lundi 10 janvier, vient comme pour envenimer les choses. Une vingtaine d'étudiants arrêtés, des jeunes étudiantes gravement blessées et on passe sur cette violation des franchises universitaires par les éléments de police. Par ailleurs, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le Collectif des étudiants autonomes de l'université d'Alger (Ceaua), affirme la poursuite de sa mobilisation. «Conscients de la gravité de cette situation qui prend de l'ampleur, nous jugeons urgent et incontournable notre mobilisation pour que plus jamais, l'étiolement et le mépris ne soient la tétée assassinante de l'intégrité de la famille universitaire.» Le Collectif appelle, en outre, «l'ensemble des enseignants de l'université algérienne à se prononcer sur cet état de fait où l'ignorance et la violence priment sur le savoir.» Pour aujourd'hui, une série de rassemblements sont prévus dans les diverses facultés de la capitale. De son côté, le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), organise le 7 février prochain, une journée de protestation contre les moult dépassements constatés ça et là au sein de l'université. «Nous n'acceptons plus que les éléments des forces de l'ordre violent les franchises universitaires. Nous dénonçons haut et fort l'interpellation massive et l'incarcération des étudiants», a déclaré le coordinateur national du Cnes, M. Farid Cherbal. Ce dernier a ajouté que «nous avons prévenu la tutelle avant même que la rentrée universitaire 2004/2005 n'ait lieu, que l'université va faire face à une sérieuse crise». «Alors que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a sous-estimé nos remarques et les conséquences apparaissent au grand jour.» Il y a lieu de souligner, par ailleurs, que l'étudiant interpellé, mercredi dernier à l'Itfc par la police, a été relâché durant la journée de jeudi dernier. Ainsi, en l'espace de trois jours, le nombre d'étudiants arrêtés et relâchés est porté à 26. Cette véritable secousse a créé une sérieuse panique au sein de la communauté estudiantine. Un vaste élan de solidarité s'est vite constitué à travers les différentes universités du pays: Boumerdès, Tizi-Ouzou, Béjaïa...Pour rappel, la vague d'arrestations effectuées à l'Itfc a eu pour origine un rassemblement organisé par les étudiants de cet institut qui exigeaient la présence du recteur. Toutefois, ce dernier leur a signifié clairement son refus. Ainsi, avec la réunion d'aujourd'hui, dont on ignore les différentes parties qui y prendront part, peut-on dire que la tutelle va enfin ouvrir la voie au dialogue ? D'autant plus que ce sont les étudiants eux-mêmes qui ont proposé cette approche. De toutes les manières, la rencontre d'aujourd'hui sera certainement décisive sur la tournure que prendra cette crise.