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Le textile se meurt
BLIDA
Publié dans L'Expression le 15 - 01 - 2005


Nous constatons de visu les méfaits de la crise.
«Nous avions écrit avant terme pour proposer des solutions urgentes et attirer l'attention sur notre situation critique et déplorable. Mais maintenant, la loi de finances est votée sans qu'elle n'ait tenu compte de nos doléances, notamment en matières fiscale et douanière pour aider la production nationale à se relever face à une concurrence déloyale où tous les mauvais coups sont permis.»
Celui qui parle ainsi pour dire son désappointement et sa crainte, est l'un des pionniers du textile en Algérie. Il est également à la tête d'un grand groupe industriel, Sobitex, connu pour sa chemise Chami. Son directeur général qui porte le même nom, l'un des fondateurs du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja, ne veut pas exprimer son sentiment à lui, uniquement, mais celui de tous les producteurs du secteur qui subissent de plein fouet les effets de la crise.
Il vide son sac en sortant de sa réserve d'homme connu pourtant pour sa retenue. «Maintenant on est livrés à nous-mêmes. On a demandé la révision des taux d'imposition douanière de certains produits considérés comme semi-finis, mais qui sont en vérité des matières premières. Rien. On a demandé le maintien du contrôle sur les produits importés pour lutter contre la friperie, la contrefaçon et la fin de série. Rien.» Chose incompréhensible, dit-il, en expliquant que «l'Algérie est entrée de plain-pied dans l'OMC avant terme alors qu'on a le droit à six années de transition après la signature de l'accord.» Il poursuit: «On a demandé des avantages fiscaux pour les producteurs pour, en particulier, protéger l'emploi et le produit local. Rien encore.»
Le textile et la confection plus que d'autres secteurs, souffrent également du commerce informel des produits importés, qui se développe avec la complicité des structures concernées. L'Algérie est devenue la poubelle des marchés asiatiques et moyen-orientaux pour les produits de qualité douteuse. «Si je n'étais pas attaché à mon métier pour lequel j'avais opté depuis l'indépendance et auquel j'accorde tout mon temps et n'était ma solidarité avec les travailleurs qui eux aussi s'accrochent coûte que coûte à leur poste de travail, j'aurais moi aussi craqué ou je serais tenté par la facilité de l'importation car la crise est tellement forte cette fois-ci», dit-il avec un pincement au coeur en nous faisant visiter son usine, l'une des premières à être installée dans la zone industrielle de Ouled Yaïch. Elle n'emploie plus qu'une centaine de personnes alors qu'elle pouvait multiplier ce nombre par trois ou quatre.
Là, nous constatons de visu les méfaits de la crise. Des dizaines de machines de production de tissu qui coûtent 500 millions de centimes et plus l'unité, sont à l'arrêt. Seule une machine sur trois fonctionne à un rythme ralenti en raison de la fermeture de la quasi-totalité des confectionneurs et l'absence de débouchés. Les investisseurs fuient le textile devenu subitement un métier à risque. Pour l'heure, l'usine fonctionne encore grâce à l'unité de production des rideaux, projet moderne récent, lancé à grand coût en 1995.
Le cas du complexe de Sobitex, vu les difficultés auxquelles il fait face, est toutefois le mieux loti par rapport au reste des usines et ateliers dans la région de la Mitidja laquelle était le fleuron de l'industrie du textile en Algérie en particulier et du développement de l'industrie en général. Aujourd'hui, son état est déplorable et on fait les frais d'une ouverture désordonnée et de la concurrence déloyale des importateurs et du commerce informel. Aujourd'hui, la quasi-majorité des usines et fabricants du textile ont fermé boutique et mis la clé sous le paillasson. Les survivants se comptent sur les doigts d'une seule main.
Le cri d'alarme du pionnier du textile peut-il être entendu avant qu'il ne soit trop tard?


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