C'est ce à quoi a appelé M.Tayeb Louh, président du Syndicat national des magistrats, jeudi, dans une assemblée générale. Les magistrats «recourront au boycott des élections du Conseil supérieur de la magistrature et des commissions électorales chargées du suivi des prochaines échéances» en cas de maintien du gel de leur statut adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN), il y a trois ans. C'est ce à quoi a appelé M.Tayeb Louh, président du Syndicat national des magistrats, jeudi, dans une assemblée générale. Tout en optant pour l'annulation du décret 92/05 de 1992 régissant l'activité des magistrats actuellement pour «non-adaptation aux développements juridiques et politiques qu'a connus le pays». Par ailleurs, M.Louh, qui estime que la réforme de l'Etat ne peut avoir lieu sans le préalable d'une justice forte, a déclaré: «La réforme de la justice doit commencer par la réforme du statut et du Conseil supérieur de la magistrature», ajoutant qu'«aucune réforme d'ordre économique ou social ne peut intervenir sans l'introduction de réformes profondes au secteur de la justice. Celles-ci étant la base de toute réforme». Selon M.Louh, il est nécessaire d'augmenter les salaires du magistrat à cinq fois le Smig conformément aux recommandations adoptées par la commission nationale de réforme de la justice. Ce qui va dans le sens de la protection matérielle et juridique obligatoire du magistrat afin de lui permettre d'accomplir pleinement son rôle. S'agissant du dossier de la suspension de certains magistrats, M.Louh a précisé que cette mesure n'est réglementaire que pour certains cas graves. La durée de suspension ne pouvant excéder six mois, le magistrat devant passer ensuite en conseil de discipline. L'assemblée générale de jeudi a, encore une fois, été l'occasion pour le syndicat que préside M.Louh de manifester sa désapprobation sur la manière avec laquelle Ouyahia gère le secteur. Les magistrats y ont abordé les questions sensibles en rapport avec leur profession. Ils ont rendu publique une résolution dans laquelle ils ont appelé à «constater le retard accusé dans le processus de réformes et à introduire des réformes profondes au Conseil de la magistrature». Les participants ont demandé l'augmentation du budget du secteur de la justice ainsi que l'arrêt de la campagne de suspension de magistrats et le retour aux principes mondialement reconnus dans les relations du magistrat avec la défense et les agents de la justice. Le Syndicat national des magistrats a programmé deux assemblées régionales: la première à Constantine, le 4 février, qui regroupera les magistrats de l'Est, et la deuxième à Oran, le 7 février, avec les magistrats des wilayas de l'Ouest.