La défection du délégué d'El Kseur, Ali Gherbi, n'a même pas été remplacée. Une délégation de 19 membres représentant le mouvement citoyen des archs est depuis hier chez Ouyahia pour un nouveau round de dialogue en vue d'un accord global sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur. Comme les précédents rounds, celui entamé depuis hier n'a pas échappé aux déchirements et mécontentements, loin d'être, faut-il le souligner, à l'origine, de la base qui reste partagée entre ceux qui soutiennent la démarche dialoguiste avec l'espoir de voir la situation évoluer dans le sens de la satisfaction des revendications citoyennes vieille de quatre ans et d'autres qui affichent totalement leur indifférence. Plus qu'ailleurs, la situation dans la wilaya de Béjaïa s'illustre par un remous provoqué par une tendance antidialogue, du moins tel qu'il est entamé. Ces mécontents, drivés par Ali Gherbi, n'ont, cependant, pas été en mesure de renverser la vapeur en leur faveur, allant jusqu'à même faire l'objet de contestation à Amizour, lieu choisi pour l'organisation du conclave de riposte. En effet, les délégations des communes devant se réunir à Amizour ont reçu un niet de la part d'un groupe de citoyens, visiblement favorables au dialogue même s'il est accusé de rouler pour le groupe d'Alger. Ali Gherbi et ses camarades dissidents ont dû se rabattre sur la ville d'El Kseur pour y tenir, à défaut d'un conclave, une réunion qui a débouché sur le principe d'organisation d'actions de rue après la fête de l'Aïd et dans l'immédiat une conférence de presse aujourd'hui à Alger pour, dit-on, dénoncer la manière dont est mené ce nouveau round de dialogue par la coordination interwilayas. Ainsi donc, la délégation de l'interwilayas, qui fait face au chef du gouvernement Ahmed Ouyahaia a été «amoindrie» d'un membre. La défection du délégué d'El Kseur Ali Gherbi, n'a même pas été remplacée et ce, conformément au principe selon lequel seule l'instance suprême est en mesure d'éliminer ou de remplacer un membre de la délégation. Une évolution prévisible à la lumière de la sortie médiatique d'Ali Gherbi, au lendemain de l'interwilayas de Tizi Ouzou. Refusant le mandat de l'interwilayas, sous prétexte que «les choses ont été précipitées» et qu'«il fallait procéder à une large consultation de la base avant de répondre à l'appel», ce dernier, soutenu par d'autres délégués dont Mohamed Bedjou de Béjaïa, Youcef Bounif d'Amizour et Hanafi Semmar de Tifra, a tenté une réaction organisée mais loin de faire long feu, comme cela a été par le passé. Face à une opinion majoritairement favorable à l'issue de la crise, il est difficile, en effet, de proposer d'autre alternative au risque de ramer à contre-courant des aspirations citoyennes. La rencontre tant attendue entre les archs et le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a eu lieu et c'est là l'essentiel, avoue-t-on au sein d'une opinion lasse de toutes les tergiversations.