Le jeu valant royalement la chandelle, les archs délèguent leurs grosses pointures pour prendre langue demain avec Ouyahia afin de formaliser la sixième incidence et du coup entamer la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. En effet, au terme d'un consensus laborieux, Bélaïd Abrika, Ali Gherbi, Farès Oudjedi, Bezza Ben Mansour et autres Hakim Kacimi, ont été désignés parmi la délégation de 24 membres qui enclenchera le 3e round du processus du dialogue archs-chefferie du gouvernement. Ainsi, Tizi Ouzou se taille la part du lion avec sept délégués suivie de Béjaïa six délégués, Bouira, cinq délégués, Boumer-dès, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Batna, Alger et Tipasa avec un délégué chacune au prorata de représentativité au sein du mouvement. En parallèle, cette délégation sera accompagnée d'une représentante du collectif des du Printemps noir, des conseillers, les parents de martyrs, un spécialiste en droit constitutionnel à titre consultatif, ainsi que deux personnalités historiques à savoir les commandants de l'ALN, Si L'hafidh et Mohammedi. Cette délégation aura pour mission de défendre la concrétisation dans la forme de la plate-forme d'El-Kseur, selon le document adopté à l'Itht, le 23 novembre dernier. Cependant avant d'arriver à cet accord global, les luttes étaient serrées entre les différentes coordinations de wilaya sur le choix du nombre et de la forme de cette délégation. Ainsi, la CIC Béjaïa qui exigeait une délégation élargie avec 15 délégués pour chaque coordination et la Cccw Bouira qui proposait 20 délégués avec, en appoint, un autre contingent d'observateurs et de conseillers ont fait front contre la Cadc qui tenait à une délégation restreinte. Ainsi, Bélaïd Abrika a motivé le choix de sa coordination par le bon sens et le souci d'efficacité, car tout élargissement non réfléchi est susceptible, selon lui, d'ouvrir des brèches dans la cohésion entre ses membres. «La finalité n'est pas dans la participation mais dans le résultat», a-t-il ajouté. Pour sa part, un délégué de Boumerdès a qualifié la proposition de Béjaïa et de Bouira de simpliste et de démagogique, d'autant plus que ces deux coordinations ont voulu imposer la remise symbolique de la plate-forme d'El-Kseur par Khaled Guermah et les 3 collégiens d'Amizour au président de la République. Une vision qualifiée par Abrika d'arme électorale aux mains de Bouteflika. Devant cet état de fait statique, le blocage était inévitable. Une situation qui a incité la Cadc à radicaliser sa position en décidant de ne pas prendre part à cette deuxième mission des archs à Alger. Mis devant le fait accompli par ce pavé jeté dans la mare par la locomotive du mouvement, les camarades de Ali Gherbi et de Hakim Kacimi étaient contraints de lâcher du lest et d'assouplir leur position en s'alignant sur l'option de la délégation restreinte défendue farouchement par Tizi Ouzou. Un changement de cap obtenu aux forceps à coups d'interminables séances de concertation et de débats souvent houleux, qui a détendu l'atmosphère électrique au sein de la plénière et qui a eu l'avantage, encore une fois, d'éluder le clash redouté entre les deux poids lourds du mouvement en l'occurrence la Cadc et la Cicb. Par ailleurs, les archs, avant le conclave, ont longuement évoqué les modalités pratiques et la feuille de route de ce troisième round du dialogue et ont convenu de tenir un conclave interwilayas sur les lieux de la rencontre.