Mercredi et jeudi derniers, la salle Ibn Zeydoun à Riadh El Feth a vécu au rythme de la déferlante vague rock n'pop made in Algéria. Le public jeune et moins jeune a vibré sous les décibels d'un festival unique en son genre, dont la première édition a drainé une large brochette d'artistes. Trois animateurs radio, Mehrez, Hakim et Hichem ont voulu transposer sur la scène, les moments forts et magiques de leur émission hebdomadaire, Rock N'pop qui passe tous les mardis de 23h à 00h sur les ondes d'Alger Chaîne III, à savoir faire découvrir et partager aux Algériens le must musical de ce qui se fait sur la scène underground algérienne en matière de rock en tout genre. Pour ce faire, l'idée de créer une petite startup est née. Elle s'appelle Intermédiaire Prod. Quarante jeunes, dont la moyenne d'âge est de 24 ans, étudiants pour la plupart, ont pris part à ce festival aussi déjanté que leurs initiateurs. N'est-ce pas de la folie que naissent les défis! Ce sont plus de neuf groupes qui ont étrenné la scène d'Ibn Zeydoun durant ces deux soirées enflammées, déchaînant ainsi guitare, basse, batterie et autres claviers à souhait. Un pari pour les jeunes organisateurs donc qui ont décidé de miser sur cette nouvelle génération de musiciens dans le vent. Une génération qui en a dans le ventre et qui ne demande qu'à faire ses preuves et ses premières classes, une fois n'est pas coutume et ce, en dehors des murs de la fac... Et c'est Tunder Life qui ouvrira ce bal des «débutants». Un groupe qui, pour l'anecdote, avait déjà inauguré l'émission lors de leur passage radiophonique cet été sur la III un certain 17 juillet. Attendrissant, ce groupe en quête de son identité, surfe sur la vague pop-country et compulse tous les styles un peu à l'image de Souad Massi. Mère et fille pour l'occasion, ont mis le turbo sur Yemma nekdeb alik de notre Joan Baez nationale, désormais internationale. Mina la Bônoise aura fait sensation malgré ses quelques kilos en trop. Seul le charisme vocal aura marqué les oreilles et ce, avec des belles reprises d'Alanis Morissette. Darkside ou ex-Chrysalide d'Oran a réveillé le public, notamment par son rock gnawi avec Goumari, chanté à la manière occidentale. Ce groupe quant à lui a misé sur la variété, passant de Santana au son tindi, pop avec des reprises de Georges Michael et finissant par des mélodies celtiques et autres rock à la façon de raïna raï. Le clou de la soirée du mercredi est cédé au groupe Djezma qui était accompagné de Saïd, Hichem et Hakim du groupe D'zaïr, le parrain du festival. Entre jazz et rock, le groupe à sa tête Nacim au chant, a dévoilé un vrai bijou, notamment à travers les capacités vocales du chanteur. Un groupe à suivre de près. Son album intitulé Beside Roses, travaillé dans la veine soul, rock, jazz, sortira le mois prochain chez Belda Diffusion. D'autres groupes ont été au rendez-vous, comme Deep Riff, Taxe Man à la voix british pop, Anza, Neith le trio de filles et Djelaz, un Congolais musicien chanteur qui fait du gospel-rock avec des compos en français et anglais. Tout ce beau monde s'est éclaté et a offert au public de vrais moments d'évasion. Une scène de qualité qui, malgré les quelques cafouillages techniques, ont assuré une légitimité de faire connaître ces talents et de réfléchir sur leur devenir et par ricochet sur leur droit à la reconnaissance et celle de tous les artistes en général. Organisé en partenariat avec Master Print, une boîte de communication, ce festival aura bientôt un écho tangible grâce à un CD-Rom interactif produit par cette dernière qui immortalisera l'événement en faisant connaître chaque groupe en proposant un choix de leur musique... Les organisateurs promettent d'ores et déjà de récidiver. Le prochain festival se tiendra courant mars. Avis aux amateurs dès maintenant. A vos répètes ! La Star Ac dialna si elle a lieu, aura du «beau monde» au casting...