Le bey Ahmed qui a régné sur le beylick de Constantine et qui a combattu pendant 18 ans les troupes françaises «était un militaire et un fin stratège de la trempe des grands», a estimé mardi dernier à Constantine un universitaire. «Ahmed Bey figure par excellence de la résistance algérienne qui avait réussi à maintenir la région-Est du pays hors de portée de la domination du colonisateur, avait toutes les qualités d'un leader capable de réunir autour de lui ses troupes», a précisé Khathir Takarkart, de l'université de Béjaïa, lors d'une conférence sur «La stratégie de résistance de hadj Ahmed bey», organisée par la direction régionale de la communication de l'information et de l'orientation de la 5ème Région militaire, au Centre de l'information territorial. Détaillant l'itinéraire du dernier des 48 beys de Constantine, le conférencier a souligné qu'à 18 ans déjà, le jeune Ahmed, fils du bey Mohamed Chérif a été nommé Caïd el Aouassi (chef des Harakta) et qu'un peu plus tard il a été élevé au grade de khalifa avant de devenir le bey de Constantine. Abordant l'invasion française, M. Takarkart a soutenu qu'Ahmed bey qui était «désespéré» de voir arriver un appui de la Sublime porte pour combattre les Français, avait décidé «de prendre les choses en main et d'organiser sa propre résistance en s'appuyant sur les tribus de la région Est du pays». Sur les traces d'un chapitre de l'Histoire de l'Algérie, le conférencier est revenu sur la vision militaire et stratégique d'Ahmed bey pour retenir les Français en dehors des portes de Constantine, affirmant que cette stratégie qui a valu une lourde défaite aux troupes françaises à Constantine en 1836, était la même proposée, au dey Hussein, lors du débarquement français à Sid Fredj (Alger). Le conférencier a également souligné que l'armée française avait perdu deux de ces grands généraux dont Charles-Marie de Damrémont à Constantine. Il a ajouté que durant 18 années de résistance, Ahmed bey avait refusé catégoriquement les propositions françaises de lui concéder son titre de bey de Constantine, mais sous le drapeau français. A l'ouverture de cette conférence, le directeur régional de la communication de l'information et de l'orientation de la 5ème RM, le colonel Salim Gueraiche a mis en exergue l'importance d'entretenir la mémoire collective à travers des rencontres mettant en avant des femmes et des hommes qui ont contribué à l'Histoire de l'Algérie.