Le gouverneur du Beylik de l'Est en 1826, au temps du Dey Hussein livra et remporta sa première bataille à Constantine, en 1836, contre les troupes commandées par le maréchal Clauzel. Le 21 novembre 1836, un corps de 8.700 hommes arrive devant Constantine. L'armée française entreprit deux assauts par le pont, mais ils se brisèrent devant la porte d'EI Kantara. Battant en retraite, poursuivis par les Algériens, les soldats français abandonnèrent sur le terrain armes, bagages et blessés. En 1837, l'état-major français décida de mener une seconde expédition, qui fut confiée au général comte de Damrémont. Celui-ci disposait de 20.400 hommes, dont 16.000 combattants, d'une artillerie importante commandée par le général Valée et d'un corps de génie. Le 13 octobre, après une forte résistance la ville finit par tomber entre les mains de l'ennemi, qui subit pourtant de lourdes pertes. Hadj Ahmed Bey n'abandonna pas pour autant la lutte, et, ayant réussi à sortir de la ville avec quelques cavaliers, il se rallia des tribus de la région et se dirigea vers les Aurès en passant par Biskra. Il incita les populations de la région à organiser la résistance pour paralyser les mouvements de l'envahisseur. Mais, de plus en plus isolé et affaibli, il se rendit en juin 1848. En résidence surveillée à Alger, il y mourut en 1850. La ville de Constantine n'a cédé devant les assauts des généraux français qu'à la suite de plusieurs tentatives. La première celle du Maréchal Clauzel en novembre 1836 qui s'est soldée par un échec et la seconde qui coûtera la vie au Général Damrémont sans compter la perte de milliers de soldats Ahmed Bey, le dernier représentant de l'empire ottoman en Algérie fit face aussi à une rébellion et à des complots fomentés par ses ennemis et encouragés par les Français. Il s'agit, entre autre de celle de son lieutenant, Hamoud Benchaker instigateur d'une révolution de Palais – qu'il réussit à neutraliser - et de celle d'Ibrahim Gritli, son prédécesseur déchu (1822-1824) qui s'est retiré à Médéa, au centre du pays. Il a réussi à mobiliser les populations hostiles mais fut défait par Ahmed Bey. Les Français n'avaient pas attendu tout ce temps pour régler le sort du dernier Bey de Constantine présenté comme intransigeant. Au moment où la décision de prendre Alger était prise, disent les historiens, le Consul français à Tunis, M. De Lesseps était déjà chargé de sonder ses intentions. 2000 SIGNATURES DES POPULATIONS POUR LE PARLEMENT BRITANNIQUE Autre variante envisagée par les Français, céder Constantine à la famille régnante à Tunis, comme le proposera le Général Clauzel. Essayant des méthodes plus « douces » qui font partie de la stratégie de diversion, les Français essayèrent une autre tactique faisant miroiter au Bey la possibilité d'une indépendance. Le Duc de Rovigo avait, pour faire avaliser son idée, estimé dans une lettre adressée, en octobre 1837, à son ministre de la Guerre en France, que le Bey de Constantine « n'est pas un vagabond ainsi que l'on m'en avait donné l'opinion », mais le « propriétaire foncier le plus puissant de la province ». Dans une étude sur la résistance de Ahmed Bey, un historien tunisien, Abdeljalil Temim a pu remonter jusqu'aux archives gardées par la Sublime Porte où des lettres furent exhumées et traduites du turc. Elles relatent le désarroi d'Ahmed Bey qui avait décidé de combattre les Français appelant au renfort. Il tire des enseignements forts à travers la lecture de lettres que le Bey a envoyées à sa tutelle. Il aurait dix lettres, dira le chercheur tunisien envoyées à la présidence du Conseil à Istanbul, des lettres qui n'ont fait jamais l'objet ni de publication ni d'études « englobant toutes les données historiques de ce document fort intéressant ». Ainsi, outre ses appels de détresse, selon les historiens, Ahmed Bey a réclamé l'envoi de « quatre canons et de 4.000 cavaliers qui seront acheminés via la Tunisie (Sfax) et le Sahara » pour défendre Constantine. Ahmed Bey a employé pour ce faire, tous les moyens, cherchant également à faire jouer les rivalités franco-britanniques et susciter du coup le soutien de l'Angleterre. Il saisit le Parlement de sa Majesté, via son Consul à Tunis. Sa lettre est appuyée par 2.000 signatures des populations de Constantine. K. D. Document université de Constantine 2010-2010 Les trois Lettres inédites d'Ahmed, publiées par M Temim, dans la Revue des Mondes musulman et méditerranéen No 3 année 2007