«La spiritualité se trouve dans tous les actes quotidiens des Amazighs.» La 5ème édition du Colloque national sur la dimension spirituelle dans le patrimoine amazigh a été ouverte hier samedi avec la présence du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa. Dans son allocution d'ouverture de cette manifestation qui s'étale sur deux jours, hier et aujourd'hui dimanche 10 avril, le ministre a rappelé l'importance de ce genre de rencontres pour situer la dimension amazighe dans son environnement naturel. Pour Mohamed Aïssa, c'est un grand jour qu'est l'ouverture de cette manifestation expliquant sa joie de voir des gens de religion célébrer le printemps amazigh de 1980. L'orateur dira à cet effet que les Amazighs ont toujours été à l'avant-garde de la diffusion de l'islam dans le monde. D'ailleurs, ajoute-t-il, pour mettre en évidence leur attachement à cette religion, il n'est guère besoin de chercher l'islam dans les écrits comme les 'tafsirs'' ou autres, la religion se trouve dans tous les actes quotidiens des Amazighs. En fait, le colloque est l'occasion de remettre au goût du jour un grand nombre d'écrits en tamazight. Ces derniers sont des oeuvres d'hommes de religions de grande valeur mais qui demeurent méconnus jusque-là. L'on peut citer «Le dictionnaire des noms» de Ibn Tunamt (A ne pas confondre avec Ibn Toumert), «Kitab Albarbaria», grande encyclopédie qui existe en Tunisie expliquant le rite ibadite. La dimension spirituelle se retrouve également dans les écrits des écrivains contemporains. Ce sujet sera abordé dans sa conférence par Brahim Tazaghart qui se penchera sur la dimension spirituelle dans le premier roman en langue amazighe écrit par Belaïd Ath Ali. Par ailleurs, après la cérémonie d'ouverture, place était aux communications et aux chants liturgiques des zaouïas de Kabylie. Des conférences présentées par des savants et des universitaires qui se penchent par différentes approches sur la dimension spirituelle dans la culture amazighe. D'autres communications attendues aujourd'hui dimanche porteront sur les efforts de l'Etat dans la préservation de ce patrimoine très riche ainsi que le soutien à la recherche dans ce domaine. La participation et l'apport de la Kabylie à la religion musulmane à travers les siècles sera également au menu de plusieurs communications présentées par des universitaires. Enfin, notons que le 26e anniversaire du printemps amazigh arrive dans quelques jours. Comme à l'accoutumée, la wilaya de Tizi Ouzou abrite une panoplie de fêtes pour marquer cette date historique dans l'Algérie contemporaine. C'est pourquoi, malgré l'importance de la manifestation qui se tient à la Maison de la culture organisée par la direction des affaires religieuses, il n'en demeure pas moins que la célébration du 20 avril devra être de dimension nationale pour beaucoup de considérations. La première est incontestablement la dimension désormais nationale et officielle de tamazight consacré par la Constitution algérienne alors que la seconde réside dans l'apport de cette date dans la démocratisation de l'Algérie indépendante.