Un important dispositif policier a été mis en place Le relogement a concerné 315 familles ayant bénéficié d'habitations décentes implantées dans le nouveau bloc habitable de Belgaïd, localité située à l'entrée est d'Oran. Tôt dans la matinée d'hier, le quartier populaire Ibn Sina, ex-Victor Hugo, a, en dépit du calme relatif y régnant, été toutefois investi par un important dispositif de sécurité composé des éléments de la brigade antiémeute, le quadrillant dans toutes ses places, ses artères et ses principaux accès. Le déploiement d'un tel dispositif se veut être un rempart visant à contenir d'abord la violente manifestation qui s'est déclenchée en fin de semaine suite à la dernière opération de relogement ayant concerné 315 familles. D'autant qu'au milieu de la matinée d'hier, plusieurs jeunes ont tenté de reprendre la manifestation en barricadant plusieurs ruelles à l'aide de pneus et autres objets et débris. Aussi, ledit bouclier, constitué des hommes en tenue bleue, se dresse également en tant que premier obstacle devant éviter que «la contagion» des émeutes puisse gagner le stade Ahmed-Zabana abritant le match de LC d'Afrique opposant le MC Oran au club marocain de Kawkeb Marrakech. «La mise en place d'un tel dispositif est logique et tout à fait naturel lorsqu'il s'agit de sécuriser une rencontre de football», dira un officier de police rencontré sur les lieux, la route principale reliant le stade Zabana au quartier du même nom. Le renforcement d'un tel dispositif est d'autant plus motivé lorsque les supporters du Mouloudia Club d'Oran ont, dès les premiers heures de la matinée d'hier, commencé à se rendre en foules à la fois nombreuses et grossissantes en direction du stade Zabana, situé dans un autre quartier populaire d'El Hamri et mitoyen du quartier non moins populaire qui a été le théâtre la veille d'échauffourées, Ibn Sina-Victor Hugo connu sous l'appellation déformée de Tirigou. Aucun ne prédisait une pareille situation marquée par une sortie aussi bien revendicatrice que tonitruante opérée par des membres des familles occupant le vieux bâti du quartier baptisé au nom du célèbre médecin arabe, Ibn Sina (Avicenne). Tout a commencé tôt dans la matinée de jeudi lorsque les services de l'habitat d'Oran sont arrivés sur les lieux. Dans le tas, ils se sont aussitôt lancés dans le relogement des familles heureuses élues pour rallier leurs nouveaux appartements sis dans la cité du général Djamaï à Belgaïd. D'autres, se comptant par plusieurs dizaines de familles, se sont senties lésées de leur droit le plus élémentaire, le logement social. Elles sont sorties aussitôt dans la rue. Et ce fut alors le grand brouhaha marquant le début des émeutes. Comme à l'accoutumée, de telles opérations de relogement sont souvent marquées par la montée en flèche de la colère des familles s'estimant écartées. Celles-ci, se comptant par plusieurs dizaines, n'ont trouvé rien de mieux à faire pour manifester leur irritation, que d'investir la rue. C'est le cas donc du quartier populaire Ibn Sina, ex-Victor Hugo (Tirigou) qui a été le théâtre de violentes émeutes qui ont opposé les forces de l'ordre à plusieurs manifestants ayant violement investi la rue durant les dernières 48 heures. Dans leur action, les protestataires n'ont trouvé rien de mieux à faire que de tenter le coup en empêchant d'abord l'accès des camions déménageurs dans les entrailles du quartier. En vain. Les manifestants ont été vite repoussés et dispersés par les policiers, couverts par les éléments des BRI, dépêchés en renforts sur les lieux. Ce fut alors la grande anarchie, le désordre et l'affrontement. Les manifestants et les policiers se sont livrés au jeu «cocasse» des échanges de cailloux et de bombes lacrymogènes. Là encore, le policier se livrant volontairement à notre jeu de questions-réponses, dira que «la dispersion des foules grâce à l'usage de gaz lacrymogènes est tout à fait réglementaire et réglementée par la loi». Même si les policiers n'avancent aucun bilan et encore moins des chiffres ne serait-ce qu'approximatifs sur une telle sortie, plus d'un indiquent que «plusieurs blessés sans gravité ont été recensés et plusieurs interpellations ont été opérées parmi les manifestants». Aux dernières informations, les policiers de la brigade antiémeute auraient été sommés de faite taire le langage des fusils en lançant les bombes lacrymogènes.