Le relogement, jeudi, de 315 familles détentrices de décisions de pré-affectation à la cité 2000 logements sociaux de Belgaïd suscite la contestation chez des dizaines d'oubliés du relogement. Plus d'une centaine de familles exclus de cette opération se sont rassemblés hier pour revendiquer qu'une commission d'enquête soit dépêchée par le wali. Ces familles oubliées du relogement veulent désormais que toute la lumière soit faite sur la composante de la liste des bénéficiaires et exigent également à leur tour des logements. Les concernés disent remplir les conditions d'obtention d'un logement puisqu'ils occupent des bâtisses en ruine et déjà contrôlées par la commission de wilaya. Certains n'arrivent toujours pas à comprendre comment dans une même bâtisse en ruine, certains ont été relogés alors que d'autres non. D'autres disent avoir déposé des dossiers depuis plus de vingt ans et attendent toujours leur relogement. Vendredi, tard dans l'après-midi, des dizaines de protestataires qui bloquaient le deuxième périphérique se sont dispersés, après deux jours de contestation. Dans la journée d'hier, de petits groupes de femmes et de jeunes étaient présents dans certaines ruelles. Le dispositif policier était toujours maintenu par crainte d'éventuels débordements, d'autant plus que la journée d'hier coïncidait avec un match important de football au stade Ahmed-Zabana. Depuis jeudi, la grogne s'amplifie chez les demandeurs de logements sociaux. Jeudi, des dizaines de jeunes habitant le quartier de Victor-Hugo, ont bloqué l'accès au pont d'El-Hamri (dit pont du manège) pour réclamer leur relogement. Pour parer au plus urgent et prévenir d'éventuels dégâts, les éléments des brigades anti-émeutes ont été dépêchés sur les lieux et ont vite bouclé le périmètre. Des dizaines de personnes, principalement des femmes et des jeunes, ont bloqué partiellement la circulation automobile de l'artère principale, juste à l'entrée du pont, en y installant des blocs de pierre, des bacs à ordures et en allumant des pneus usagés. La protesta s'est poursuivie tout au long de la journée du vendredi. Presque tout le pont était fermé et des policiers s'affairaient à dévier la circulation. Pour arriver à destination, automobilistes et chauffeurs de bus ont dû faire un grand détour à travers les ruelles adjacentes. Selon les protestataires, la décision d'investir la rue est l'unique recours pour attirer l'attention des responsables sur leur situation et éventuellement leur permettre de bénéficier d'un logement décent. Il y a lieu de signaler que les habitants de Ibn Sina ne sont pas à leur première action de protestation. Au début du lancement des opérations de relogement de 274 familles habitant le vieux bâti dans la commune d'Oran en 2012, certains exclus du quartier avaient investi la rue pour dénoncer la hogra. Ils ont là aussi fermé le deuxième boulevard périphérique à la circulation automobile. Rappelons que pas moins de 315 familles habitant dans des immeubles menaçant ruine et classés dans la catégorie rouge ont été relogées jeudi dans des F3 à la cité 2000 logements à Belgaïd.