L'appel du Cnapest laisse planer à l'horizon d'autres actions similaires L'échec des négociations entre la ministre de l'Education nationale et les enseignants contractuels risque de peser lourd sur la sérénité du secteur... Le secteur de l'Education nationale risque de renouer avec les mouvements de débrayages. L'appel du Cnapest à l'intention des enseignants des trois paliers, afin d'observer une journée de grève mercredi 13 avril, en guise de soutien au mouvement de leurs collègues enseignants contractuels, laisse planer à l'horizon d'autres actions similaires. La vraisemblance de ce scénario augmente particulièrement devant l'intransigeance des enseignants contractuels qui ne veulent rien céder au sujet de leur revendication majeure, à savoir l'intégration sans conditions. Il faut dire aussi que même l'aveu d'incapacité de Mme Benghebrit, qui a fait savoir avant-hier aux représentants des enseignants contractuels, à l'occasion du troisième round des négociations entre eux, que la satisfaction de leurs revendications dépasse ses prérogatives de ministre, verse de l'huile sur le feu. La ministre qui s'était montrée cette fois-ci, selon les représentants des enseignants, plus proche et plus attentive que lors des deux précédentes rencontres, a promis aux enseignants, en plus de la bonification de points dont ils vont bénéficier à raison d'un point pour chaque année d'enseignement, le maintien des contrats aux enseignants recalés lors du prochain concours. Cette proposition permettra, selon la ministre, aux enseignants contractuels de ne pas se retrouver au chômage à la prochaine rentrée. Un autre nouveau point qui a été évoqué pour la première fois par la ministre Mme Benghebrit, d'après les représentants des enseignants, est celui relatif aux sujets qui seront traités lors du prochain concours, en soulignant que parmi les sujets qui seront proposés, il y aura un sujet qui va porter sur le côté pédagogique et les méthodes d'enseignement. Selon Mme Benghebrit, un tel sujet va arranger un peu plus les enseignants ayant déjà enseigné et travaillé avec les élèves. Pour les représentants des enseignants, toutes ces mesures ne peuvent pas assurer la réussite de tous les enseignants au futur concours, sachant que des irrégularités et la partialité de certains responsables et personnes proches des centres de la correction des sujets et des centres d'influence seront toujours là pour favoriser certains candidats au détriment d'autres. Et justement pour éviter de tomber dans cette éventualité, la meilleure solution à leur avis, est l'intégration directe. Pour rappel les enseignants contractuels, actuellement au niveau de Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès, n'ont que trois jours devant eux pour s'inscrire au concours du 30 avril. Les inscriptions pour le présent concours s'arrêteront le 14 de ce mois. Les enseignants qui sont au courant de cette information, sont en train, selon certaines sources à Boudouaou, de redoubler de mobilisation et de détermination, en appelant leurs collègues des autres wilayas, à rejoindre le mouvement, en vue de marcher coûte que coûte vers Alger avant la fin de la semaine en cours. Ce défi ne sera pas facile à relever et à gagner, compte-tenu de la présence massive des éléments des forces de l'ordre qui ont reçu des instructions fermes pour repousser tout mouvement d'enseignants en direction d'Alger. Notons par ailleurs qu'en cas de longue durée de ce mouvement pour encore quelques jours des enseignants, les examens de fin de l'année ne seront jamais préparés sereinement. Boumerdes Les contractuels veulent mener leur grève jusqu'à l'intégration Les enseignants contractuels ont affirmé, hier à Boudouaou(Boumerdès), la poursuite, pour la 15ème journée d'affilée, de leur mouvement de protestation pacifique, accompagné d'une grève de la faim, jusqu'à leur «intégration directe». «Nous sommes déterminés à poursuivre notre mouvement en dépit de notre souffrance et des nuits passées, à la belle étoile, et ce jusqu'à satisfaction de notre revendication légitime, représentée par l'intégration directe sans condition aucune», a déclaré, Rezaoui Mohamed, membre de la commission nationale des enseignants contractuels. Soulignant que les enseignants contractuels n'ont aucun rapport avec le concours de recrutement programmé, prochainement, par le ministère de tutelle le professeur Rezaoui a néanmoins, révélé qu'ils (enseignants) sont «disposés à discuter, avec la tutelle, des conditions et modalités de mise en oeuvre de leur revendication d'intégration directe dans le poste». Exception faite de ce sujet d'intégration, tout dialogue est rejeté, comme exprimé lors de la série de rencontres ayant réuni la ministre de l'Education nationale et les représentants des enseignants protestataires, jusqu'à la dernière en date, les ayant réunis samedi dernier, «n'ayant abouti à aucun résultat», a t-il encore ajouté. Selon M.Rezaoui, la ministre a proposé, lors de cette dernière rencontre, aux concernés de «participer au concours national de recrutement, prévu le 30 avril, et qu'une priorité sera accordée, en cas d'échec du concerné, de lui garantir un poste d'enseignant contractuel, tout en le faisant bénéficier des primes d'encadrement, pédagogique et de zone». Il a, d'autre part, lancé un appel aux autorités supérieures du pays, en vue de «trouver une solution à ce problème (mouvement de protestation), et ce en traitant les protestataires comme des Algériens ayant leurs droits légitimes, à travers la prise d'une décisions courageuse qui satisfera les revendications des enseignants ayant subi un préjudice». Selon leurs représentants, le nombre d'enseignants contractuels protestataires est de 800 (issus de différentes régions du pays). Une source sécuritaire l'a estimé à seulement 400 protestataires.