On a enfin opté pour le dialogue Ils ne veulent pas céder face à la pression, ni aux tentatives de récupération de leur mouvement par certains partis politiques. Hier, ils ont entamé la 6e journée de leur grève de la faim, les forces épuisées, mais leur moral est au beau fixe. Même si les adhérents à leur mouvement ne sont pas nombreux, par rapport au nombre d'enseignants contractuels, l'impact de leur grève sur la scolarité des enfants est important, d'où la nécessité de trouver une solution équitable à leur situation. Les représentants du mouvement ont été reçus par la ministre de tutelle, Nouria Benghebrit, dans la perspective de trouver une issue au problème exposé par les protestataires. Les négociations ont duré plus de trois heures, mais aucun information n'a filtré jusqu'à hier soir. Les résultats de cette rencontre vont déterminer l'avenir de l'action de protestation que mènent actuellement les enseignants contractuels. Pour rappel, «l'intégration» est le seul point de désaccord entre les deux antagonistes, cette exigence des protestataires est écartée dans l'agenda du ministère de tutelle. Pour les protestataires, le ministère de l'Education nationale tente de les convaincre d'abandonner leur mouvement et de s'inscrire au concours de recrutement qu'organise son département à la fin du mois d'avril prochain, «chose qui a été refusée par les représentants du mouvement». Par ailleurs, les syndicats de l'éducation ont adressé un message au ministère de l'Education nationale en l'appelant à assumer ses responsabilités. Tourner le dos aux enseignants contractuels, estiment les syndicats, «aggrave davantage la crise du secteur» de l'éducation qui est déjà dans une «situation délicate». Pour l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), le ministère de l'Education nationale «a une part de responsabilité» dans ce que vivent actuellement les enseignants contractuels, sous prétexte que ce dernier «n'a pas défendu» les intérêts des travailleurs du secteur, auprès de la direction de la Fonction publique. Le syndicat estime que les changements spontanés des règles et des modalités de l'organisation des concours de recrutement, et l'introduction de nouveaux critères est à l'origine de cette anarchie dans le secteur. «Les nouvelles dispositions contenues dans la nouvelle loi de la Fonction publique, sont en contradiction avec le décret du Premier ministre qui a ordonné l'assouplissement des conditions de recrutement dans la Fonction publique, et donne la priorité à l'intégration des enseignants contractuels aux postes vacants, avec la prise en considération de deux facteurs: l'expérience et l'ancienneté des diplômes», «et le statut particulier du personnel de l'éducation qui stipule que les concours de recrutement des enseignants dans le cycle primaire, se font sur titre», a-t-il expliqué. «Avant de recourir à l'introduction de ces nouvelles modalités, il faut corriger les dysfonctionnements qui existent». Le syndicat a lancé un appel au gouvernement afin de trouver une solution dans l'immédiat au problème des enseignants contractuels. De son côté, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) est passé à l'offensive en décrétant la journée de demain comme journée de «grève nationale», en signe de solidarité avec les protestataires et exprime, également, son mécontentement par rapport à la manière avec laquelle le ministère de l'Education nationale a traité le dossier des enseignants contractuels.