Le leader du MSP, Mahfoud Nahnah, a diffusé, le 18 octobre dernier, un mémorandum confidentiel aux «prédicateurs et mouderrissine» algériens dans lequel il prône l'instauration d'un «grand Etat islamique». Ce mémorandum ambigu vise à orienter ces prédicateurs, dont les imams, qui sont des fonctionnaires officiels rattachés au ministère des Affaires religieuses qui officient dans les différentes mosquées du pays, dans leurs dourousse, prêches et halakate. Mahfoud Nahnah leur donne ainsi les grands axes de leur intervention future, car «vous occupez des postes sensibles», leur écrit-il, et motive ces directives par les événements du 11 septembre dernier qui ont ébranlé les Etats-Unis. Nahnah s'en prend d'abord au «danger sioniste qui vise à créer une fitna mondiale» et cite les causes de l'affaiblissement des Arabes et des musulmans durant cette conjoncture marquée par la campagne américaine en Afghanistan. D'ailleurs, celui qu'on appelle «el-mourched» dans les milieux islamistes indique que «tout individu est innocent jusqu'à preuve de sa culpabilité» en référence à Oussama Ben Laden que les Américains tiennent, avec son organisation Al-Qaîda, comme seul responsable des attentats qui ont ciblé le WTC et le Pentagone.