Le parti est prêt à discuter avec les forces politiques autonomes une initiative de sortie de crise. Le Front des forces socialistes intensifie ses activités dans l'optique de la conférence d'audit prévue au mois de mars. Un véritable plan de restructuration tracé par le chef du parti, M.Hocine Aït Ahmed, est mis en oeuvre par la nouvelle direction chapeautée par Ali Laskri, premier secrétaire national. Hier, ce dernier a été à Boumerdès afin de superviser l'élection de la fédération du FFS. Le renouvellement qui va toucher toutes les fédérations du parti s'étalera jusqu'à la fin du mois de mars. Avec la clôture de cette opération, le parti franchira la dernière ligne droite avant le congrès, annoncé pour le premier semestre 2005 puis reporté pour le deuxième semestre à cause des problèmes internes qu'a connus le plus vieux parti de l'opposition. Contacté hier par nos soins, M.Laskri affirme que «la date du congrès n'est pas encore arrêtée», «nous l'annoncerons après la tenue de la convention politique programmée en avril». Le FFS veut faire de son congrès «un rendez-vous exceptionnel dans les annales politiques du parti et de l'Algérie». La virée d'Aït Ahmed en Algérie en octobre dernier a permis, selon certaines indiscrétions, à en apporter les dernières retouches, mais surtout à aplanir les «divergences couvées» ayant refait surface au lendemain de la désignation de Mustapha Bouhadef à la tête du secrétariat national. Cette page tournée, selon le premier responsable du parti qui a, maintes fois, déclaré durant son bref séjour à Alger qu'«il n'y a pas de crise au FFS». Le parti à la conquête d'une «nouvelle perspective politique» devra, à en croire des sources proches du FFS, marquer son retour en force sur la scène nationale. Dans la foulée l'on parle aussi d'une nouvelle initiative de sortie de crise. Mais pour Laskri, «la priorité est accordée à l'organisation du parti». Par ailleurs, partant du principe que «toutes les initiatives sont bonnes», comme l'a si bien signalé Aït Ahmed, lors la conférence-débat sur la guerre de Libération organisée le 31 octobre à la salle Omnisports à Aïn Benian, le secrétaire national du FFS affirme que «le parti est prêt à discuter avec les forces politiques autonomes, mais ce n'est pas en parasitant la scène politique qu'on règlera la crise». «Le FFS, ajoute-t-il, est disponible pour toute démarche novatrice qui prendrait en compte les réalités politiques nationales». Concernant le sujet de l'heure, la réconciliation nationale, notre interlocuteur réitère que ce projet doit « déboucher sur un retour à la paix». Mais, à son avis, la scène politique ne s'y prête pas. «L'Algérie connaît une situation des plus confuses, caractérisée par une décomposition avancée de l'Etat et une absence de perspective de sortie de crise». «Comment prétendre, s'interroge t-il, faire la réconciliation au moment où on enregistre une atteinte acharnée aux droits de l'homme, qui a pour but l'étouffement de toute contestation sociale?» Le parti exige la levée de l'état d'urgence comme gage de bonne volonté du pouvoir. «Les Algériens découvrent que le maintien de cette loi aura servi à privatiser l'Etat et à éradiquer le secteur public et la politique». Pour le FFS donc, rien ne justifie le maintien de cette loi si ce n'est «une obsession du pouvoir à vouloir régenter la société par la négation absolue de toutes les libertés.»