Une vision rétrograde de la marche du monde «Benghebrit profite de la maladie du président pour appliquer son programme de destruction de l'école algérienne, imposé par la France.» «Le débat sur l'école» ou «la bataille de l'école» ne semble pas achevé, à la suite de l'intervention du Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui a soutenu sa ministre, Nouria Benghebrit. Le programme de deuxième génération annoncé récemment par la ministre de l'Education, continue de susciter les réactions des partis islamistes qui expriment leur refus de ce qu'ils appelaient «l'occidentalisation de la société algérienne à travers l'école». Une question qui a pris une tournure politique et idéologique ces derniers temps. Exemple: la conférence organisée, hier, par le chef du parti Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, sur «le système éducatif et les défis de la réforme», s'est transformée en un véritable réquisitoire contre le gouvernement et sa politique éducative. Pour le MSP, la ministre de l'Education comme ces prédécesseurs ont échoué dans la remise de l'école sur les rails tout en préservant les valeurs de la société algérienne. Le programme de la réforme éducative, «préparé dans des laboratoires français, constitue une vraie menace aux constantes de la nation qui sont l'islamité et l'arabité», tout en émettant des réserves sur la question de l'amazighité et sa dimension dans la société algérienne. «L'école est en danger et le devenir de nos enfants avec. En l'absence d'une vision, d'une stratégie, le ministère de l'Education est passé à l'importation des programmes scolaires français, pour les appliquer, ensuite, sur nos enfants», a-t-il précisé. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), réclame le départ immédiat de Nouria Bengebrit. Son président juge que la démarche de la ministre de l'Education vise «à nous reconduire à l'ère de la colonisation française» et qu'elle «travaillait pour un agenda étranger qui n'a aucune relation avec le programme du président de la République», a-t-il déclaré. Le chef du MSP s'est interrogé sur les finalités du programme de deuxième génération et les intentions de la ministre de l'Education. «On ne sait plus si la ministre de l'Education travaille pour le bien de l'école algérienne, ou si elle profite de la maladie du président pour appliquer son programme de destruction de l'école algérienne, imposé par la France». Ce dernier estime que le maintien de Mme Benghebrit, à la tête d'un département sensible comme celui de l'Education nationale «demeure une menace persistante à l'avenir de l'école algérienne», voire un «danger pour l'identité nationale». Makri dénonce, également, la marginalisation des acteurs de la famille de l'éducation dans les consultations sur le contenu du programme en question. «Nous ne savons pas encore ce que les experts français, qui participent à l'élaboration de ce programme nous cachent.» Pour ce qui est de la transcription de tamazight, le chef du parti islamiste s'est montré catégorique: «On n'acceptera jamais, au grand jamais, la transcription de tamazight en latin.» Selon ce dernier, l'enseignement de cette langue millénaire en latin, permettra la pérennité de la langue française, qui est «la langue du colonisateur». Si les Algériens considèrent la langue française comme un «butin de guerre», pour les partis islamistes, «c'est un vrai danger à la cohésion nationale». Par ailleurs, le président du MSP n'a pas raté cette occasion pour décocher quelques flèches contre le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), et directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, qui accuse l'opposition de «trahison». «En l'absence d'une vision, d'une stratégie pour sortir le pays de sa crise multidimensionnelle, il n'a pas trouvé mieux que d'accuser tout le monde de trahison. On sait tous qui est l'homme probe, qui travaillait pour l'intérêt des forces étrangères», a-t-il répliqué. S'agissant de la polémique autour de la photo du président de la République, tweetée par le Premier ministre français, le président du MSP considère ce geste «comme une gifle au pouvoir qui cherche sa légitimité auprès des pays occidentaux, au détriment de son peuple», a-t-il commenté.