«Le caractère facultatif de son enseignement freine son évolution.» 20 ans après l'introduction de tamazight dans le programme scolaire en Algérie, son enseignement reste toujours d'actualité et suscite autant d'interrogations. Les mesures dites «courageuses», prises par le gouvernement, pour l'amélioration et le développement de cette langue n'ont pas servi à la généralisation de son enseignement à travers le territoire national, faute de son caractère obligatoire. En résumé, cette langue ancestrale peine à trouver ses lettres de noblesse à l'école algérienne, son enseignement reste confiné dans la région de la Kabylie et de Batna. La question de la promotion et de l'amélioration de l'enseignement de cette langue aux jeunes écoliers, et l'ambition d'aller vers sa généralisation sont évoquées dans le discours officiel, mais sur le terrain, le caractère facultatif de son enseignement constitue une entrave majeure à son développement. Il fallait donc attendre l'arrivée de Mme Benghebrit à la tête du département de l'éducation pour pouvoir parler de la généralisation de l'enseignement de cette langue à l'école algérienne. Actuellement, 21 wilayas sont concernées par l'enseignement de cette langue, le nombre sera révisé à la hausse prochainement pour atteindre graduellement toutes les wilayas du pays selon le ministère de l'Education nationale. La décision des pouvoirs publics de reconnaître la dimension amazighe du peuple algérien, à travers l'officialisation de cette langue millénaire n'a pas mis fin au combat pour tamazight. Le chemin à parcourir est encore plus long. Le grand défi à venir est celui de la promotion et le développement de cette langue à travers son introduction à l'école d'une manière concrète. Certes, la ministre de l'Education nationale a reconnu la place de cette langue qui fait «partie intégrante du patrimoine du pays» avant même son officialisation, mais pour l'imposer à l'école il faut une décision politique courageuse qui va réconcilier l'Algérien avec sa culture et son identité. Le combat difficile à mener par le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), semble très difficile. Son secrétaire général, Hachemi Assad a déjà affiché ses ambitions d'aller vers la concrétisation de cet objectif. «Le combat à venir pour le HCA est celui de rendre obligatoire son enseignement, pour que tous les enfants algériens puissent apprendre leur langue, au même titre que les autres langues.» Dans le même volet, à chaque fois que le débat sur l'enseignement de tamazight est évoqué, sa transcription surgit au-devant de la scène et devient un sujet de polémique. Sa transcription, dont la décision devrait revenir aux pédagogues, est devenue un sujet des politiques, notamment pour les partis d'obédience islamiste qui veulent imposer les caractères arabes et qui trouvent en face une opposition rude des militants de la cause berbère pour lesquels les caractères latins permettront le développement de cette langue.