Messahel lors de l'entretien avec le vice-Premier ministre Ahmed Meitig C'est au tour du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, d'«entamer hier une visite à Tripoli pour renouveler l'appui de l'Algérie aux efforts visant le recouvrement de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Libye». Alors que la situation évolue de jour en jour en Libye, où les ministres des Affaires étrangères de l'Italie, de la France, de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne se sont succédé en quarante-huit heures à peine pour apporter leur soutien au gouvernement d'union conduit par Fayez Al Serraj, c'est au tour du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, d'«entamer hier une visite à Tripoli pour renouveler l'appui de l'Algérie aux efforts visant le recouvrement de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Libye», selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères. L'objet de cette rencontre vise à établir «une évaluation d'ensemble de la situation dans le pays, mais aussi dans la région, à la lumière des récents développements importants intervenus en Libye et d'examiner les perspectives de renforcement et de consolidation des relations bilatérales de coopération dans les divers domaines». A la faveur de cette visite, Messahel renouvellera «l'appui de l'Algérie aux efforts soutenus des autorités libyennes en faveur du recouvrement de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Libye». Il le fera d'autant plus opportunément que l'Algérie, qui s'est beaucoup investie dans ce dossier depuis le début de la crise, dans le cadre du processus conduit par les Nations unies en quête d'une solution politique, a toujours plaidé fortement pour «la préservation de la souveraineté de ce pays frère, de son intégrité territoriale et de l'unité de son peuple». A l' occasion, l'Algérie a réitéré son appui au gouvernement d'union nationale qui multiplie les efforts pour asseoir la souveraineté, l'intégrité et l'unité du pays, tout en encourageant l'ensemble des parties prenantes du dialogue à adhérer à cette démarche seule à même de permettre le rétablissement de la paix et de sceller la réconciliation. Les nombreux efforts consentis par l'Algérie afin de nourrir ce dialogue «franc et inclusif» ont porté leurs fruits puisque se dessine, de jour en jour, en Libye une entente face aux «défis institutionnels, politiques, économiques, sécuritaires et de lutte contre le terrorisme auxquels elle fait face et qui exigent la coopération de tous ses partenaires internationaux et régionaux». La phase cruciale que traverse le pays, aujourd'hui, exige la conjugaison de tous les efforts, et singulièrement ceux des pays voisins que conduit l'Algérie dans le cadre de l'Union africaine, afin de conforter sur divers plans le gouvernement d'union qui se heurte, ici et là, à des résistances contre-productives, au mépris des attentes légitimes du peuple libyen dont les souffrances et les difficultés sont immenses. La visite de Messahel à Tripoli intervient en même temps que l'annonce de la «réunion informelle», lundi à Hanovre (Allemagne) au cours de laquelle les présidents américain et français, Barack Obama et François Hollande, et les Premiers ministres britannique et italien David Cameron et Matteo Renzi, vont sûrement évoquer, parmi les «grands sujets internationaux», le dossier libyen devenu crucial pour l'Union européenne sur le défi de la migration. Organisée sur «invitation de la chancelière» pour discuter «des nombreuses questions de politiques internationales», la réunion portera sur la somme des enjeux induits par les dossiers de la Syrie, de la Libye et de la question migratoire qui sont dans tous les esprits. A Tripoli, trois membres du nouveau gouvernement d'union ont pu investir leurs ministères, lundi dernier. En même temps, les chancelleries occidentales multiplient les marques de soutien, comme en témoigne une réunion au Luxembourg, hier, consacrée à la Libye. Il faut dire que les pressions de la communauté internationale sont décisives pour garantir la sécurité des membres du nouveau gouvernement qui dépend beaucoup des milices. Deux d'entre elles contrôlent la base navale Abou Sittah où siège et réside encore le gouvernement Al Serraj. Les intérêts divergents de tous les groupes armés présents à Tripoli et dans ses alentours, malgré les assurances obtenues par les Nations unies, rendent la situation aléatoire. Quant à l'aéroport international de Tripoli, il est toujours aux mains de la brigade islamiste qui reste encore hostile au gouvernement d'union. C'est dire si la situation d'ensemble demeure fragile et si l'édifice demande à être renforcé au plus vite. Ce à quoi les pays occidentaux et l'Otan s'apprêtent à contribuer, notamment au plan des moyens et des stratégies sécuritaires. Pourvu que ce soit dans le bon sens!