Les difficiles négociations de paix intersyriennes, organisées par l'ONU à Genève, vont se poursuivre jusqu'à mercredi, malgré le départ du principal groupe d'opposition, a-t-on appris hier auprès d'un négociateur présent en Suisse. «Nous allons continuer les discussions jusqu'au 27 avril comme indiqué sur l'invitation reçue de (Staffan) de Mistura», l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, a dit Qadri Jamil, co-président de la délégation du «Groupe de Moscou», une faction de l'opposition intérieure. «Nous allons rencontrer M.de Mistura en début de semaine pour poursuivre la discussion sur notre vision» d'un règlement du conflit, a ajouté M. Kadri, qui est un ancien vice-Premier ministre syrien. Le médiateur de l'ONU n'a pas encore indiqué la date à laquelle ce 3e round de pourparlers devait s'achever, mais la poursuite des discussions intervient alors que l'opposition «officielle» réunie au sein du Haut comité des négociations (HCN) - qui rassemble des représentants politiques et des groupes armés - a quitté Genève pour protester contre «la détérioration» de la situation humanitaire et les violations du cessez-le-feu en Syrie. Lors d'une interview jeudi soir à la télévision publique suisse RTS, M.de Mistura a d'ailleurs laissé transparaître son agacement à l'égard du HCN, parlant de «gesticulations». «La délégation de Riyadh (nom donné au HCN par Damas et les autres opposants, ndlr) n'est qu'une délégation parmi d'autres participant aux discussions de Genève et l'idée selon laquelle elle serait la délégation en chef de l'opposition doit être effacée», a souligné M.Jamil. Le «Groupe de Moscou», qui comme son nom l'indique est proche de la Russie, elle-même alliée de Damas, est vivement contesté par le HCN qui lui dénie toute légitimité sur le terrain. Une source proche du gouvernement de Damas a également confirmé que la délégation du régime «restait jusqu'à mercredi» à Genève.