Une frange de l'opposition syrienne devait se prononcer, hier, sur sa participation aux pourparlers de paix en Syrie, dont la tenue, demain, pourrait être compromise par la présence d'autres opposants, notamment les Kurdes. Le bureau de l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a indiqué à Genève que les invitations avaient été envoyées mardi, tout en refusant de préciser l'identité des destinataires. La date d'ouverture des discussions était prévue pour le 25 janvier mais a dû être reportée au 29 en raison d'un « blocage » sur la composition des délégations. Le Haut comité des négociations (HCN), instance mise en place en décembre à Riyad par des formations clé de l'opposition syrienne, avait récemment insisté pour être seul représentant de l'opposition. Cependant, des figures n'appartenant pas au HCN ont affirmé mardi dernier avoir reçu l'invitation de l'ONU. Réuni depuis mardi dernier à Riyad, le HCN doit décider si ses membres vont ou non participer à ces négociations qui visent à trouver une solution politique au conflit. Participation kurde ? Outre les membres du HCN, Qadri Jamil, un ancien vice-Premier ministre qui avait été limogé en 2013 et entretient de bonnes relations avec la Russie, a confirmé avoir reçu une invitation. Haytham Manna, une figure de l'opposition qui est co-président du Conseil démocratique syrien (CDS, une alliance d'opposants kurdes et arabes), a également dit avoir été invité. La participation des Kurdes, en pointe dans la lutte contre le groupe Daech, est un des points de discorde entre les puissances étrangères. S'ils sont soutenus par Moscou, Ankara est fermement opposée à leur participation. Un conseiller de la direction du PYD, Sihanuk Dibo, a cependant indiqué, mardi soir, que sa formation n'avait pas reçu « jusqu'à présent » d'invitation. La Russie estime que, sans les Kurdes, les négociations ne sauraient « donner de résultats ». Moscou est en revanche profondément opposée à la nomination par le HCN comme négociateur en chef de Mohamed Allouche, un chef du groupe armé rebelle pro-saoudien. Comme les autres puissances étrangères, la Turquie et la Russie auront un rang d'observateurs. Appelées à durer six mois, les négociations doivent porter sur une feuille de route, votée en décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. L'opposition exige en outre le départ de M. Assad au début de la période de transition.