L'ambiance est sans précédent en ces premiers jours de reprise, en dépit d'un climat peu favorable. C'est la reprise des cours à la faculté des sciences de d'information et de la communication (Itfc) de Ben Aknoun. Après environ un mois de protestation, la situation semble redevenue normale nonobstant les risques de rebondissement qui demeurent une éventualité à ne pas écarter. Du moins, c'est ce que pensent certains universitaires rencontrés, hier, dans l'enceinte universitaire. «Malgré cette reprise qui s'annonce obligatoire, le problème est loin d'être jugulé. Les étudiants sont plutôt livrés à un choix des plus difficiles : entre la nécessité de reprendre les cours et le devoir d'être solidaires avec les trois collègues emprisonnés», déclare un étudiant, d'un air déçu. L'ambiance est sans précédent en ces premiers jours de reprise, en dépit d'un climat peu favorable. Partout, les discussions vont bon train sur le sort réservé aux étudiants détenus. Ce, notamment après la dernière sortie médiatique du ministre de l'Enseignement supérieur en jetant la balle dans le camp de la justice, «seule habilitée, à se prononcer sur l'avenir de ces trois étudiants». «S'agit-il d'une fuite en avant?» s'interroge l'un de leurs camarades placé sous mandat d'arrêt. «C'est plutôt une négligence», réplique un autre, en parlant bien évidemment des nouvelles mesures prises par le ministre de la tutelle. «Je ne vois pas l'intérêt accordé à l'étudiant dans ce nouveau programme quinquennal au moment même où ce dernier ne cesse de clamer haut et fort son droit à une situation socio-pédagogique meilleure», fait remarquer un universitaire sur un ton colérique. Anissa, qui semble avoir un esprit désorienté, s'attendait à ce que la journée soit de nouveau blanche. Notre interlocutrice relève cependant un détail de taille qu'on ne peut, de visu du moins, constater. Les services de l'administration et de la bibliothèque sont bloqués à la faveur d'une autre action de protestation menée par les travailleurs. C'est une autre paire de manches pour les instances dirigeantes de l'Institut. Les débats se sont ainsi engagés vers un autre horizon. Notre interlocutrice, étudiante en fin de cycle, le dit ouvertement, «rien ne va plus à l'Itfc». En d'autres termes, au moment où les menaces de rebondissement sont toujours d'actualité, les travailleurs de la faculté montent au créneau en annonçant, de leur côté, un mouvement de débrayage qui, faut-il le dire, a surpris plus d'un. Que se passe-t-il exactement du côté des travailleurs? Impossible de trouver une réponse à cette question, en l'absence d'un responsable communiquant et/ou d'un interlocuteur concerné. Du côté des étudiants, c'est haut les mains. D'autres se gardent, manifestement, de verser dans des «polémiques inutiles» qui ne «concernent», indique-t-on, que le corps des travailleurs. A cet effet, l'on a l'impression que l'ambiance constatée n'est en fin de compte qu'une simple retrouvaille après un minicongé de l'Aïd El Adha. La reprise des cours a été confirmée, mais la situation, semble-t-il, est loin d'être définitivement réglée. Faut-il rappeler aussi qu'une autre grève pointe à l'horizon à la suite de la décision prise par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Les professeurs du Cnes et les étudiants contestataires devaient se concerter hier sur cette situation «très tendue» qui caractérise l'enceinte universitaire depuis quelque temps. Selon nos sources, d'autres étudiants ont été convoqués, dans la journée d'hier, par le tribunal de Bir Mourad Raïs. Cette nouvelle s'est propagée telle une traînée de poudre dans les milieux des étudiants. Ces derniers, paraît-il, sont livrés, à la fois à une panique et un embarras sans précédent.