Les étudiants accusent ouvertement le chef de la sécurité au niveau de l'université de Bouira, d'être à la solde du syndicat Ugel. Les étudiants de plusieurs départements de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira ont appelé à une marche pour dénoncer «le climat d'insécurité», Ils étaient une centaine à sortir dans la rue qui longe la structure pour, selon eux, attirer l'attention des responsables sur une situation qui a atteint son paroxysme avec l'agression d'un étudiant par un agent de sécurité. L'université Akli-Mohand-Oulhadj et tous les quartiers alentour ont connu hier un climat de tension. Un impressionnant dispositif de police était déployé tout autour de l'enceinte. Les étudiants ont organisé une marche pour exiger des sanctions contre l'agent de sécurité qui aurait agressé un des leurs la semaine dernière. A la sortie et au niveau du premier rond-point les éléments des unités antiémeute sont intervenus et ont dispersé les marcheurs, les obligeant à revenir et à rebrousser chemin. Le ton est alors vite monté quand les policiers ont chargé la première fois. Cette charge et selon une source policière, était nécessaire surtout que des intrus se sont mêlés aux manifestants et ont saccagé des véhicules de particuliers. Les étudiants de leur côté ont fustigé les représentants de l'ordre usant de slogans dénonçant «le pouvoir et ses agents» et l'accusant de faire dans l'excès de brutalité. Après plusieurs heures d'échanges d'amabilités, plusieurs étudiants ont été arrêtés et conduits au commissariat. Leurs camarades restés à l'intérieur ont continué à bloquer l'accès et à manifester, exigeant la libération sans conditions des étudiants, mais aussi la sanction de cet agent de sécurité «auteur d'une agression caractérisée contre leur collègue». Un autre groupe d'étudiants, composé d'une soixantaine d'étudiants est venu du pôle universitaire et a rallié l'ancien site universitaire. Après quelques accrocs, ils sont autorisés à accéder sur présentation de la carte d'étudiant. Une fois à l'intérieur, ces étudiants en colère, se sont dirigés au siège du rectorat pour le fermer. A l'heure où nous mettons sous presse, l'enceinte universitaire était toujours assiégée par un impressionnant dispositif policier qui contrôlait les entrées et les sorties des étudiants. A l'intérieur les étudiants ont improvisé un rassemblement et ont continué à scander des slogans antipouvoir, réitérant la principale revendication à l'origine de la dégradation de la situation hier. Ces étudiants accusent ouvertement le chef de la sécurité au niveau de l'université de Bouira, d'être à la solde du syndicat Ugel, lequel serait, selon les marcheurs, à l'origine de cette escalade de violence. Des informations parvenues de l'intérieur faisaient état d'une bataille rangée entre les comités des étudiants du département de langue et culture amazighes (Dlca) et les membres de l'Union générale des étudiants libres (Ugel). Du côté d'El Esnam, ville qui a connu de violents heurts, samedi et dimanche derniers, suite à l'arrestation d'un jeune de la ville par des éléments en civil relevant de la brigade mobile de la police judiciaire. Comme rapporté dans une précédente édition, les parties en opposition se rejettent la balle et s'accusent mutuellement. La police parle d'un jeune en état d'ébriété ayant agressé un policier, une plainte a été déposée par la Sûreté nationale, lors de ces événements une vingtaine de jeunes émeutiers eux dénoncent une agression et un abus de pouvoir de ces policiers en civil. Signalons que lors des heurts, ils ont été brusquement arrêtés. Le collectif local exige leur libération et menace de recourir une nouvelle fois à la fermeture de la RN5. Précisons aussi que la direction générale de la Sûreté nationale a dépêché une commission d'enquête pour statuer sur le cas, surtout que le jeune M.Merdoud, mécanicien, arrêté porte les stigmates d'une violence avec une luxation de l'épaule qui a nécessité son transfert à Lakhdaria puis à l'hôpital Mohamed-Boudiaf de Bouira. En attendant les résultats de l'enquête, le climat continue à peser lourd et la tension atteint le summum dans la ville d'El Esnam. L'agent mis en cause passera en commission le 11 mai Le recteur de l'Université de Bouira, Badari Kamel, a indiqué hier que l'agent de sécurité, accusé d'avoir agressé un étudiant du département de la langue amazighe, comparaîtra le 11 mai devant une commission paritaire. «L'agent en question est accusé d'avoir agressé l'un des étudiants du département de la langue amazighe, qui avaient tenté, en vain, d'organiser le 19 avril une conférence sur le printemps berbère, que devaient animer un enseignant et un étudiant suspectés d'appartenir au Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK/non reconnu)», a expliqué le recteur dans une déclaration à l'APS..