«Certains responsables visent à créer la fitna et la zizanie dans les rangs des élus du parti», indique le groupe parlementaire du FLN. Les choses se compliquent davantage au sein du FLN. Les conflits et les règlements de comptes minent de nouveau le parti majoritaire. Entre le ministre chargé des Relations avec le Parlement et le chef du groupe parlementaire, le conflit se corse de plus en plus. Tahar Khaoua et Mohamed Djemai se déclarent la guerre par presse interposée. Ce duel risque même de déstabiliser les institutions de l'Etat. Hier, Mohamed Djemai est monté au créneau pour riposter à l'action des députés qui veulent le renverser de son poste. Il a convoqué, pour l'occasion, une réunion au sein du groupe qui a été sanctionnée par un communiqué violent. «Nous dénonçons avec force les manoeuvre orchestrées par certains responsables qui visent à créer la fitna et la zizanie dans les rangs des élus du parti», indique le groupe parlementaire en faisant allusion directement au ministre chargé des Relations avec le Parlement. Ses membres sont allés loin jusqu'à se plaindre auprès du Premier ministre des agissements de ce membre du gouvernement. «Nous avertissons les autorités concernées, à leur tête le Premier ministre, des résultats du comportement de certains membres qui refusent de travailler dans le calme et la sérénité», affirment les rédacteurs tout en crachant le morceau par la suite. «Nous demandons à mettre un terme aux agissements du ministre chargé des Relations avec le Parlement qui tente de créer la fitna au sein du groupe parlementaire», ont insisté les membres du groupe. Certains à l'image de Lyes Saâdi ont usé même d'un langage menaçant. «Nous allons interdire l'accès au Parlement au ministre chargé des Relations avec le Parlement s'il continue à s'attaquer à notre groupe et à la direction», a affirmé ce dernier que nous avons croisé au sein du groupe parlementaire. Celui-ci interpelle même la direction du parti à prendre les dispositions nécessaires pour mettre un terme aux agissements de Tahar Khaoua. Selon eux, le ministre multiplie ses contacts avec les élus du parti pour monter un front contre la direction de Saâdani et le groupe parlementaire. Djemai qui soutient qu'il n'a posé aucun problème au ministre des Relations avec le Parlement entend saisir toutes les instances du parti et de l'Etat pour défendre sa peau. «Nous allons même adresser une copie au président de la République», a-t-il affirmé dans une déclaration à L'Expression. Ce dernier dément l'existence de toute action qui vise à le déstabiliser au sein de son groupe en indiquant que plus de 150 députés ont signé le communiqué et le soutiennent dans son action. Or, s'il n' y avait pas un mouvement contre lui, le président du groupe n'aurait pas convoqué une réunion en urgence pour chercher le soutien de ses fidèles. Comme nous l'avons écrit dans l'édition de jeudi dernier, des parlementaires au nombre de 90 ont adressé récemment une lettre au président de la République qui est le président du parti dans laquelle ils ont fait part de leur indignation et leur ras -le -bol sur les manoeuvres du groupe parlementaire qui marginalise la plupart des élus cadres du parti. Ces derniers ont même déploré l'absence du chef du groupe parlementaire de l'APN. «Nous ne sommes plus réunis depuis les dernières élections de renouvellement des structures de l'APN», témoigne Amel Deroi, ex-vice-présidente de l'APN. Les parlementaires sont déterminés à aller jusqu'au bout. Pour eux, le groupe n'est plus en mesure de représenter le parti lors de l'examen des projets découlant de la nouvelle Constitution. Par ailleurs et selon une source proche, le courant ne passe plus même entre le chef du groupe parlementaire du FLN et le vice-président de l'APN, Baha Tliba. Connu pour être très proches du secrétaire général Amar Saâdani, ces deux hommes sont en désaccord depuis longtemps. Ces clivages qui rongent les hommes proches de Saâdani pourraient être un signe qui ne trompe pas sur la fin de sa mission.