img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P160510-16.jpg" alt=""Un toit s'il vous plaît!"" / «Nous ouvrons droit à des habitations décentes comme toutes les autres familles», diront plusieurs contestataires. La grogne sociale s'amplifie constamment à la faveur de la moindre opération de relogement entreprise par la wilaya d'Oran. C'est du moins ce que l'on constate ces derniers jours un peu partout dans les quartiers d'Oran habités par des familles occupant l'habitat précaire ou encore le vieux bâti. Après les émeutes de trois jours des «recalés» du quartier populaire d'Ibn Sina (ex-Victor Hugo ou encore Tirigou), c'est autour de plusieurs dizaines de pères de familles venus de toutes parts de la ville d'Oran pour se rassembler devant l'enceinte abritant le siège de la wilaya d'Oran. Dans leur action, ils revendiquent leur droit au relogement expliquant leur rassemblement par ce qu'ils qualifient de «la sourde oreille» affichée par l'administration quant à leur détresse. Plus d'un affirme avoir postulé à un logement social en déposant son dossier auprès des services concernés durant les années 1990. Et depuis, «nos doléances sont restées lettre morte», dira un septuagénaire. Pis encore, plusieurs chefs de familles diront que «nous ouvrons droit à des habitations décentes comme toutes les autres familles relogées, étant donné que nos anciennes demeures sont en péril et menacent de s'écrouler à tout moment». En vain. «Toutes les démarches entreprises dans le cadre de l'obtention un jour d'un logement n'ont pas eu d'écho», déplore un contestataire pointant du doigt les différentes commissions en charge du relogement les accusant de «s'être éternisées dans leur léthargie en ne passant pas au peigne fin les dossiers des mal logés». Plus grave encore, déplorent plusieurs autres contestataires, est «le fait qu'aucune explication ne nous a été donnée par aucun membre de ces commissions de relogement ni encore moins par les services de l'habitat». «Nous nous sommes rendus à plusieurs reprises dans les services de l'Opgi de Gambetta en vue de nous enquérir du sort réservé à nos demandes déposées depuis de longue date», dira un sexagénaire. Sur sa lancée, il a ajouté que «que le seul droit auquel nous avions droit est de nous inviter à patienter sans pour autant juger utile de nous fournir d'amples explications». «Jusqu'à quand une telle situation se poursuivra-t-elle?» s'est-il demandé. Exhibant des récépissés attestant de leurs dires, d'autres familles, tout en mettant en garde de recourir à des actions répétitives de rue, s'interrogent sur le rôle de ces papiers qui leur ont été remis par l'administration après avoir déposé leurs dossiers. «Quel est notre devenir et celui de nos familles et enfants alors que nous avons été recensées dans les années 2000 en tant que familles à reloger? s'est demandée une femme d'un certain âge ajoutant tout en s'exclamant que «plusieurs milliers de familles ont occupé des habitations décentes pendant qu'on continue à nous inviter à prendre notre mal en patience!» Dans cette cacophonie marquant ces derniers jours la frénésie du relogement, plusieurs dizaines de familles ne comptent pas s'arrêter là tout en appelant la wilaya d'Oran à sommer ses services à prendre en compte la coordination des démarches à entreprendre par les différents administrations en relation avec l'habitat et le relogement tout en accompagnant leurs actions par la transparence. La contestation semble se généraliser dans d'autres cités et quartiers occupés par des familles vivant dans des habitations en dégradation avancée. En effet, plus d'une cinquantaine de familles de Sidi El Bachir (Ex-Plateau Saint Michel), occupant quatre immeubles classés en tant que vieux bâti, sont sorties dans la rue paralysant le boulevard principal, Adda Benaouda. Dans cette manifestation toute pacifique, les protestataires revendiquent leur droit à des habitations sociales. Une telle action a été motivée par la mesure prise par la wilaya d'Oran portant sur le relogement de 271 familles dans le nouveau pôle d'habitations de Belgaïd. L'opération a été lancée dans la nuit de dimanche à lundi. Idem dans le quartier d'Es Sedikia, qui a été concerné tout récemment par le relogement, plusieurs dizaines de familles, s'estimant lésées de leur droit, continuent à revendiquer le logement. En dépit des milliers d'habitations réalisées, notamment dans la partie est de la ville d'Oran, la demande se développe de plus en plus. A quand la solution finale? Les services de l'habitat misent sur le relogement cette année de près de 7000 familles, réparties entre occupants du vieux bâti et de l'habitat précaire.