Le processus de paix interpelle tous les partenaires du Mali Un long chemin a été parcouru par la mise en oeuvre de l'accord malgré des difficultés sérieuses entravant le processus. Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a indiqué dans son entretien accordé à l'APS que «tous les partenaires du Mali sont, aujourd'hui, fortement interpellés pour apporter à ce pays, dans les meilleurs délais, toute l'aide et toute l'assistance, particulièrement dans les domaines financier et de la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic, dont il a un besoin urgent et vital». Il existe «des difficultés sérieuses dont le risque est grand de les voir hypothéquer ou, à tout le moins, continuer à retarder l'aboutissement du processus de paix et de réconciliation nationale» au Mali, a-t-il déclaré à l'occasion du premier anniversaire de la signature de l'Accord de paix au Mali. Il a estimé que «le processus de mise en oeuvre de l'Accord est confronté à des difficultés qui freinent le rythme de son avancement et amoindrissent ses résultats». «Parmi celles-ci, on peut citer l'indisponibilité de tout le financement nécessaire à la réalisation des projets et programmes prévus à l'annexe 3 de l'Accord, la persistance de l'insécurité ambiante qui freine la relance des actions de développement, en particulier au Nord du Mali», a-t-il expliqué. Il a également cité «les menaces liées à la persistance du terrorisme et du narcotrafic, la complexité des procédures de décaissement du financement déjà acquis et, d'une manière générale, certaines lenteurs dans le processus décisionnel pour la concrétisation des mesures stipulées dans l'Accord». «Depuis les dates phares du 15 mai et du 20 juin 2015 (dates de signature de l'Accord), un long chemin a été parcouru (...), malgré les obstacles rencontrés ici et là», a-t-il indiqué. L'Accord a été signé à Bamako le 15 mai 2015 par le gouvernement malien et les mouvements composant la plateforme. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), quant à elle, a signé l'Accord, le 20 juin 2015 à Bamako. La signature de l'Accord par la CMA a finalisé «la consécration de l'engagement de toutes les parties...», a-t-il affirmé. A cet égard, il a souligné que la mise en oeuvre de cet Accord, pour favoriser la paix et la sécurité au Mali et dans la sous-région, est de l'entière responsabilité des parties maliennes dont, principalement, le gouvernement». Pour le chef de la diplomatie algérienne, les réformes politiques réalisées au Mali se traduisent aussi par l'amorce de la révision constitutionnelle, à travers l'élaboration de projets de décrets destinés à prendre en charge les dispositions de l'Accord relatives à la création de la deuxième chambre du Parlement. Dans le domaine de la défense et de la sécurité, il a mis en exergue la création du cadre institutionnel de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) et la nomination d'un commissaire à la RSS, la création de la Commission nationale de désarmement-démobilisation-réinsertion (CN-DDR) et de la Commission d'intégration (CI). Concernant le suivi du processus de mise en oeuvre de l'Accord, il a rappelé qu'il était assuré par un mécanisme dont la mise en place est prévue par l'Accord lui-même, à savoir le Comité de suivi de l'Accord (CSA), dont la présidence est confiée à l'Algérie. «Quatre sous-comités thématiques, également prévus par l'Accord et dont l'Algérie assure la présidence en partage avec quatre organisations internationales, à savoir l'Union africaine, l'Union européenne, la Cédéao et la Minusma (au titre de l'ONU), contribuent de façon substantielle au suivi du processus de mise en oeuvre de l'Accord», a-t-il ajouté. «Aujourd'hui, la CMA et la plateforme travaillent ensemble et conjuguent leurs efforts en faveur de la mise en oeuvre de l'Accord, chose tout à fait inimaginable avant le 15 mai 2015», a-t-il noté.