Les trains sont toujours à l'arrêt Les protestataires dans ces trois secteurs névralgiques réclament la révision de leurs statuts particuliers. Dans leurs discours les parties en conflit sont toutes en faveur du dialogue, mais aucune n'est à l'écoute de l'autre, ce qui risque d'aggraver davantage la situation. Santé, éducation, transport, les trois secteurs les plus touchés par les mouvements de protestation, ces derniers temps. Les appels à la contestation sociale se multiplient. Gouvernement et acteurs sociaux sont appelés chacun à jouer son rôle dans la préservation de la stabilité en favorisant le dialogue et concertation. Dans le secteur de la santé, l'appel est lancé, le mot d'ordre est donné, les praticiens de la santé publique sont en pleins préparatifs pour mener leur action aujourd'hui. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), a maintenu le mouvement de protestation et décidé d'investir l'enceinte de l'hôpital Mustapha, pour exprimer son mécontentement vis-à-vis de la manière avec laquelle le ministère de la tutelle a géré son dossier. Une action qui sera suivie par un rassemblement national devant le siège du ministère de la Santé, le 23 mai prochain, afin de mettre le ministère de la tutelle devant le fait accompli, annonce le syndicat dans un communiqué. Le Snpsp a dénoncé le retard enregistré dan la prise en charge de sa plate-forme de revendications, «après la promesse faite par le premier responsable de la tutelle, qui s'est engagé à prendre en charge les doléances du syndicat lors de la rencontre du 5 février dernier, mais en vain» indique la même source. Pour sa part, le ministère de la Santé estime que la grève des praticiens de la santé publique est «illégale». «Il n'y a pas de grève dans le secteur», a indiqué récemment le ministre de la tutelle, Abdelmalek Boudiaf. Dans le secteur des transports, les conducteurs de trains entament aujourd'hui leur 9e journée de grève déclenchée au début de la semaine écoulée. Ces derniers exigent la classement de leur poste avec les diplômés universitaires. Une revendication à laquelle la direction de l'entreprise nationale du transport ferroviaire a répondu par le niet sous prétexte que la prise d'une telle décision n'est pas de ses prérogatives. Les deux parties campent sur leurs positions. Résultat de la grève: les pertes de l'entreprise sont estimées à 11 millions DA par jour. Pour la direction de la société, la grève des conducteurs de train est «illégale». Ces derniers sont appelés à reprendre leurs postes en attendant la révision du statut particulier du personnel de la société. Par ailleurs, dans le secteur de l'éducation les voix de la protestation s'élèvent à quelques jours seulement qui nous séparent des examens de fin d'année. Le Syndicat national des corps communs des ouvriers et professionnels du personnel de l'éducation (Snccopen), a appelé à une journée de protestation le 21 mai prochain, la veille de l'examen de fin d'année du cycle primaire. Le syndicat maintient la pression et annonce le durcissement de son mouvement de protestation avec un rassemblement devant les sièges des directions de l'Education nationale pour faire valoir sa plate-forme de revendications. Dans un communiqué rendu public, le syndicat explique le mobile de son action de protestation et affirme qu'il «n'a trouvé aucune autre alternative que celle de recourir à la protestation, après la fermeture de tous les canaux de discussion avec le département de l'Education nationale». Le point phare figurant dans la plate-forme de revendications du syndicat est en relation avec la révision du statut particulier du personnel des corps communs, une revendication au titre de laquelle le ministère de l'Education a déjà exprimé sa position et indique qu'une telle décision ne relève pas des prorogatives de la tutelle.