«La réconciliation nationale et l'amnistie générale seront notre grande bataille pour cette année.» C'est un Belkhadem confiant qui s'est adressé aux participants au 8e congrès du FLN tenu, hier, à la Coupole et ce, durant deux jours. Après le cérémonial de rigueur et l'élection à l'unanimité du bureau de l'instance suprême du congrès, le coordinateur national a prononcé un discours de circonstance dans lequel il a salué la conscience et la clairvoyance des militants. «Vous avez, a-t-il dit, compris l'importance des enjeux.» Il a annoncé que les délégués étaient venus en force et que leur nombre a dépassé les 2700. Les cadres du parti ont reçu des éloges de la part du ministre des Affaires étrangères lesquels faut-il le rappeler, forment la majorité de l'aile qui se qualifie de «légaliste». Ces cadres composés notamment de parlementaires, ont eu à plancher sur les textes fondamentaux du parti et en ont préparé les moutures en y introduisant des amendements notamment dans les statuts. Belkhadem, en prenant un ton sûr a déclaré que «les choses vont changer». Pour cet artisan du nouveau parti, la réussite du congrès est certaine et ne souffre pas d'incertitude vu que les moments de doute se sont dissipés avec la «réconciliation et l'union». Il a insisté sur le fait que les élus seront appelés à jouer un rôle prépondérant dans la sensibilisation de la société sur «la réconciliation nationale et l'amnistie générale qui seront notre grande bataille pour cette année», a-t-il martelé en annonçant dans la foulée que les échéances électorales de ces deux projets est prévue pour cette année. Il a exhorté ses troupes à porter à-bras-le-corps le programme du président et à s'engager sérieusement dès l'accomplissement et la concrétisation des réformes et des grands chantiers ouverts par le chef de l'Etat dont son parti se propose de servir de locomotive. L'orateur est revenu sur la concorde nationale qu'il a qualifiée d'entreprise salutaire. Pour lui, cette dernière «a permis le retour de la sécurité et l'anéantissement du terrorisme et de la violence». Il a incité ses militants à «être aux premiers rangs et se placer à l'avant-garde pour porter les espérances de la nation qui aspire à la modernité et au changement». Cependant pour le chef charismatique du FLN, «le chemin est long et parsemé d'embûches». Les partis formant l'Alliance présidentielle étaient présents à la rencontre représentés par le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia et le leader du MSP, Bouguerra Soltani. Une manière de battre en brèche la controverse autour de la mort de ce triptyque qui n'a pas fonctionné depuis sa naissance en raison de la crise qui minait le vieux parti. En s'adressant à ses partenaires, Belkhadem leur a fait comprendre que leur union est un choix et qu'ils devraient travailler de concert. «Nous voulons construire une nation moderne qui oeuvre pour la justice et l'équité. Nous serons appelés à travailler avec les autres et reconnaître leurs compétences». Le coordinateur national a estimé que la tenue du congrès «est la preuve de la réunification des rangs des militants pour la défense des valeurs nationales et la concrétisation de la pratique démocratique réelle». Il a boosté ses troupes pour qu'elles soient «à la hauteur de cet événement et permettre au parti un nouveau départ sur la scène politique nationale». A souligner que le bureau du congrès est composé de plusieurs figures de proue du parti. Il s'agit de Boualem Bensayah, Salah Goudjil Abderrezak Bouhara, Cherif Kharoubi, Abdelkader Hadjar, Abdelkrim Abada, Abdelaziz Belkhadem, Layachi Daâdoua et l'unique femme Moktali Yamina. Un dosage subtil entre redresseurs et légalistes qui ne le seront plus dorénavant puisque le congrès devra aboutir à l'union et la réconciliation des frères-ennemis.