Les pays exportateurs de pétrole se réservaient de baisser leur production en cas de chute des cours, selon le ministre iranien. L'Opep maintient inchangé son plafond de production à 27 millions de barils par jour, mais elle suspend provisoirement sa fourchette de prix de référence (actuellement de 22-28 dollars). Ce sont là les principales mesures prises à l'issue d'une réunion du cartel à Vienne. «La conférence a relevé que les prix sont au-dessus de cette fourchette depuis plus d'un an», selon le communiqué des neuf ministres présents à Vienne. Sans grande surprise donc, l'Opep n'a pas modifié cette fois son quota de production. Les observateurs ont préféré toutefois rester prudents avant la réunion, malgré les déclarations des pays membres de cette organisation qui représente 40% de la production mondiale. Pour les analystes, l'Opep «a souvent pris des décisions inattendues». Cela d'autant plus que les ministres étaient partagés entre ceux qui pensent que le marché est en situation d'excédent et ceux qui redoutent qu'une baisse de quotas n'envoie un «mauvais message» au marché et aux consommateurs. Par ailleurs, les pays producteurs restent prudents et suivent attentivement le marché pour tenter d'évaluer la demande de pétrole du deuxième trimestre, laquelle recule traditionnellement avec l'arrivée du printemps en hémisphère nord. Certains d'entre eux redoutent que la prochaine réunion, prévue le 16 mars à Ispahan en Iran, n'arrive trop tard pour une bonne gestion du deuxième trimestre et sont favorables à une consultation supplémentaire d'ici là, si nécessaire. A ce propos, le président de l'Opep, cheikh Ahmad Fahd Al-Sabah, ministre koweïtien de l'Energie, a exclu la possibilité d'organiser une réunion d'urgence en cas de hausse ou de baisse importante des cours du pétrole. «Il n'y aura pas de réunion spéciale avant la prochaine conférence prévue le 16 mars à Ispahan, mais seulement une téléconférence entre les ministres du Pétrole» a-t-il indiqué. Samedi, ce dernier avait pourtant déclaré que l'Opep envisage d'organiser une réunion supplémentaire avant celle prévue le 16 mars prochain en Iran, pour abaisser sa production pétrolière au cas où les conditions du marché l'exigeraient. «En mars, il sera trop tard pour baisser (les prix) au deuxième trimestre, donc il y a une proposition consistant à lancer un entretien entre ministres avant la réunion d'Ispahan», a précisé le président de l'Opep. Par ailleurs, l'Opep estime que les cours actuellement élevés, tournant autour de 47 dollars le baril, ne nuisent pas à l'économie mondiale, qui devrait continuer cette année, selon l'Organisation, d'afficher de belles performances. Pour rappel, l'Organisation a décidé, en décembre dernier, au Caire, d'éliminer la surproduction d'un million de barils par jour de sa production qui représente près de la moitié de la production pétrolière mondiale. Les prix du brut ont beaucoup progressé ces dernières semaines, approchant les 50 dollars le baril à New York et le cartel pétrolier estime ainsi prématurée une baisse immédiate de son plafond de production. Cependant, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanghaneh a indiqué à la presse hier, que l'Opep se réservait de baisser sa production en cas de chute des cours. Cela interviendrait si les prix retombaient entre 30 et 40 dollars le baril, a-t-il dit.